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Extraits statistiques basés sur le vocabulaire spécifique du discours
Qui utilise le plus le mot «infliger» ?
Distribution statistique du mot chez l'ensemble des locuteurs du corpus.
Les thèmes autour du mot «infliger»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
V. Giscard d'Estaing - 22 mars 1979
Interview télévisée
C' est une question qu' on pose toujours , il faut répondre d' une façon beaucoup plus simple .
Je pendrai la décision appropriée aux besoins de la sécurité de la France . Si cette décision conduit à appuyer sur le bouton , je le ferai et je le ferai après avoir analysé et étudié toutes les données relatives à la sécurité de la France .
D' autre part , il ne faut pas comparer la gamme totale des moyens d' un pays et d' un autre , car nous n' avons pas l' intention de nous livrer à une guerre nucléaire dans laquelle nous tirerions indéfiniment sur un adversaire qui tirerait sur nous jusqu' à épuisement des moyens de l' un et de l' autre , ça n' est pas du tout cela .
Notre système qui a été fondé sur la réflexion militaire du général de Gaulle est un système de dissuasion , c'est-à-dire que nous avons la capacité d' infliger à notre adversaire potentiel des pertes telles que cela le décourage , le dissuade de nous attaquer .
Lorsque nous faisons nos plans , et nous avons récemment mis à jour nos plans à cet égard , ils ont pour objet d' infliger un dommage décisif à l' adversaire et il suffit donc que nos forces soient telles qu' elles puissent infliger ce dommage décisif pour que nous obtenions notre résultat qui est de décourager , dissuader les autres de nous attaquer . Et il faut que vous sachiez qu' à cet égard , à partir de l' époque actuelle et encore plus jusqu' aux années 1985 1987 , le pouvoir de frappe français , c'est-à-dire les dommages que nous sommes susceptibles d' infliger à un potentiel , à un adversaire éventuel sont tels qu' il y a un effet dissuasif majeur .
La France est à l' heure actuelle la troisième puissance nucléaire du monde , avec la Grande-Bretagne .
Il y a une comparaison difficile à faire avec la Grande-Bretagne , son système nucléaire n' est pas le même , notamment dans ses rapports avec les Etats-unis , puisque vous savez que le nôtre est totalement autonome , dans tous ses moyens .
Le système britannique , au point de vue technologique , a au contraire des liens plus directs avec le système américain . Donc nous sommes , pour ce qui est de la disposition nationale de nos moyens , la troisième puissance nucléaire du monde , il faut que les Français le sachent .
La fonction de président comporte plusieurs charges très lourdes , je ne les classerai pas par ordre de poids , si vous voulez bien .
Pour la France , je dirais que c' est un peu différent parce que nos moyens nucléaires sont des moyens essentiellement défensifs .
Nous ne les avons ni conçus , ni aménagés ni déployés de manière à faire peser une menace sur les autres .
Notre système nucléaire est un système qui a pour objet d' assurer la sécurité ultime de son pays , c' est dans ses fonctions normales . Et donc je considère qu' il y a là une fonction , une décision difficile à prendre naturellement , mais une fonction normale et essentielle du chef de l' Etat qui est d' assurer la sécurité finale de la France .
Notre système de liaison est je dois le dire excellent , et partout où je suis , j' ai une liaison en phonie directe avec l' Elysée et les moyens de transmission que vous avez vus ici dans ces manœuvres .
Naturellement , tout ceci est recoupé par d' autres circuits , ce qui fait que si le premier circuit de télévision et même le second circuit de télévision ne fonctionnent pas , il y a naturellement d' autres moyens de communications
Ensuite , c' est pour moi l' occasion de voir ce qui se passe lorsque le responsable politique prend une décision qui n' est pas celle qu' on attend de lui , parce que d' habitude dans les manœuvres , tout est programmé y compris les décisions que vous devez prendre .
Et moi , mon attitude est de ne pas prendre la décision que je devrais prendre , pour voir ce qui se passe .
Autrement dit , si notre dispositif premièrement répond , ce qui est évident , mais ensuite s' il peut faire face à une autre situation . Et en effet , la question de savoir le moment auquel un responsable politique déciderait par exemple de l' emploi de l' arme nucléaire tactique , c' est vraiment une décision politique puisque le conflit change tout à fait de nature .
L' objet de ces manœuvres est double . D' une part , c' est un objet technique : s' assurer que les liaisons fonctionnent bien , car il y a vous imaginez un très grand nombre de liaisons de toute nature qui doivent être à la fois sûres et secrètes et je crois qu' il apparaît qu' elles fonctionnent en effet de façon satisfaisantes .
C' est ensuite de placer en vraie grandeur les responsables , les responsables militaires , donc le chef d' état-major , commandant des différentes forces , et ensuite les responsables politiques , et notamment le président de la République qui aurait une série de décisions tout à fait précises à prendre .