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Qui utilise le plus le mot «soldats» ?
Distribution statistique du mot chez l'ensemble des locuteurs du corpus.
Les thèmes autour du mot «soldats»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
J. Chirac - 12 décembre 1995
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Mes chers compatriotes ,
En ce moment même , nos deux pilotes abattus en Bosnie , le Capitaine Chiffot et le Lieutenant Sauvignet , sont enfin dans l' avion qui les ramène en France , et avec le ministre de la Défense , je vais aller les accueillir à Villacoublay .
Pendant plus de 100 jours , ces deux soldats ont été retenus prisonniers par les Bosno - Serbes . Pendant plus de 100 jours , j' ai multiplié les interventions de toute nature : personnelle , politique . Il ne s' est pas passé , pendant ces trois mois , une journée sans que nous prenions des initiatives pour les retrouver et les rapatrier .
Aujourd'hui , avec tous les Français , j' en suis sûr , je veux rendre hommage à leur courage et je veux aussi partager la joie de leurs familles . Je voudrais également saluer les efforts du président Milosevic , président de la République de Yougoslavie , qui a favorisé par son action le dénouement de cette malheureuse affaire . Je voudrais remercier tout particulièrement le président Boris Eltsine qui n' a ménagé aucun effort et sans qui , je le pense , ce dénouement n' aurait pas pu être obtenu . Je voudrais également exprimer ma gratitude à tous nos alliés européens et américains qui nous ont apporté leur soutien .
Après demain , jeudi , vous le savez , la France va accueillir la conférence de la paix en Bosnie . Ici , à Paris , va être signé le traité de paix , là aussi enfin ! Et je voudrais ce soir , à la veille de cet événement important pour l' Europe , rendre un autre hommage , hommage que nous devons aux 56 soldats français , tués sous le casque bleu , auprès de 600 soldats français blessés en Bosnie , tous ces sacrifices faits pour lutter contre la guerre , contre la barbarie , contre l' épuration ethnique renaissante , hélas ! sur notre continent . Vous le savez , dès ma prise de fonction j' ai voulu changer les choses en Bosnie . Nos soldats et ceux de nos alliés sous l' autorité de l' ONU n' avaient pas les moyens ni la mission leur permettant d' être respectés . Ils étaient humiliés ce qui n' était pas acceptable . En créant la Force de réaction rapide , j' ai voulu d' une part que nos soldats puissent être respectés , qu' ils aient les moyens de se faire respecter . J' ai voulu aussi créer un nouveau rapport de forces permettant de nous imposer sur le terrain et d' ouvrir ainsi les voies de la paix . J' ai voulu enfin faire en sorte que les agresseurs , car nous ne combattions personne , nous combattions les agresseurs , soient mis en état de demander la paix .
Cette signature du traité de paix est un défi , c' est aussi un grand enjeu . Il s' agit d' une région où les affrontements d' ordre ethnique , religieux , sont anciens , où les haines se sont accumulées , où un grand effort devra être fait aussi bien sur place que par les alliés qui seront présents par leur force pour démolir dans les têtes les ferments de guerre , de haine et essayer de leur substituer les sentiments de paix , de fraternité , le respect des autres , la liberté . C' est cela l' enjeu . Et bien dans ce combat contre l' intolérance , dans ce combat contre la barbarie , l' Europe doit être solidaire comme l' ont été les alliés , et la France doit être au premier rang . Elle le fût hier et elle le sera demain .