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J. Chirac - 11 janvier 1997
Ceremonie des vœux a tulle
.
Messieurs les Préfets ,
Messieurs les Parlementaires ,
Monsieur le Maire de Tulle ,
Mesdames et Messieurs les Elus ,
Monsieur le Président du Conseil Général ,
Mes chers Amis ,
Bernadette et moi , nous souhaitons naturellement vous adresser nos vœux très chaleureux , très sincères , pour vous - même , pour les vôtres , pour notre département , pour tous les Corréziens si nombreux , si actifs que je rencontre en métropole , outre-mer ou à l' étranger et qui donnent une belle image de notre département , tous nos meilleurs vœux de bonne année .
Mes vœux aussi pour notre équipe de rugby de Brive , Monsieur le Maire de Brive . Elle illustre bien l' excellence corrézienne .
Je voudrais aussi vous dire tout le plaisir que j' ai à vous retrouver en ce début d' année . On revient dans sa région comme on revient chez des amis très chers . Trop rarement mais toujours avec une très grande joie . Je n' oublie pas , sachez - le , ce que je dois à la Corrèze . Ma vision des êtres et des choses , je la dois pour une large part à cette terre rude , mais forte de ses traditions et de ses convictions , toujours affirmées notamment dans les moments les plus difficiles de notre histoire . Je la dois à vous , mes Chers Amis , qui m' avez fait confiance tant de fois . Expérience , endurance , solidité , sérénité , dans la mesure où j' ai connu ces caractéristiques , ces qualités , c' est la Corrèze qui me les a données : un viatique moral , qui m' est toujours aussi précieux . Plus que beaucoup d' autres , notre terre a le sens des vraies valeurs . Ce sont ces valeurs dont la France a aujourd'hui un grand besoin pour aborder crânement son avenir .
Pour beaucoup , 1996 n' a pas été une année facile , je l' ai déjà dit , pas plus en Corrèze qu' ailleurs . Nous vivons une période charnière , une période de nécessaire transformation , avec toutes les appréhensions que cela suppose . " Transformer " c' est sans doute le mot juste . Il s' agit , en effet , d' adapter notre société sans la brutaliser . Il s' agit de changer , de se moderniser , sans porter atteinte aux valeurs auxquelles nous croyons , en défendant le modèle social qui est le nôtre . Le choix que je propose à la France , c' est celui de la modernité et de la fidélité à tout ce qui fait son identité . J' en suis sûr , ce double choix nous conduira au succès . Il y faut du temps et des efforts .
Bien sûr , il a fallu nous remettre en route , alors que notre pays avait un peu posé ses bagages . Nous avions passé des années , de longues années sous le signe de l' immobilisme , des expédients , de l' endettement et des réformes remises à plus tard , sans voir qu' autour de nous les autres grands pays européens s' adaptaient mieux et plus vite aux exigences de notre temps , sans tenir compte non plus des nouveaux concurrents de plus en plus actifs qui s' imposaient sur le marché mondial .
Cette page est tournée . La France le sait . Elle est prête à se transformer peut-être plus qu' elle ne le croit encore elle-même . Lorsque l' on informait le général de Gaulle , avant la signature du Traité de Rome qui créait le Marché commun , lorsqu' on l' informait des craintes exprimées par les milieux industriels , agricoles , syndicaux , devant les risques de la libre circulation au sein de l' Europe , le Général répondait : " les Français sont forts , mais ils ne le savent pas " . L' Histoire lui a donné raison . La France de 1997 est forte et dynamique , mais elle ne le sait pas assez .
Naturellement , il y a des réticences , des blocages , toutes sortes de conservatismes , nous le savons tous . Pourtant , quel chemin parcouru en quarante ans ! Quoi de commun entre la vie d' un paysan corrézien à l' aube des années 60 , et celle d' un agriculteur , d' un éleveur d' aujourd'hui , souvent doté de matériels performants et actif dans un marché européen qui est le premier du monde ? L' adaptation , qui suscite parfois des craintes , c' est vrai , nous ne cessons en réalité de la vivre et de la pratiquer depuis des décennies .
Et puis , que de ressources , que de dynamisme , que d' imagination chez les Français ! Chaque fois que je vais sur le terrain , en province , je suis frappé par toutes les initiatives prises , tous les projets lancés ici et là par les collectivités locales , les associations , les entreprises , et surtout les petites et moyennes entreprises . Qu' un problème se pose , c' est l' ingéniosité , c' est la solidarité qui sont au rendez-vous . Voyez comment ont réagi nos concitoyens pendant la vague de froid , se mobilisant pour les plus démunis , organisant des centres d' hébergement pour les automobilistes bloqués par les intempéries et ceci spontanément et avec le concours de toutes les mairies , de tous les pouvoirs publics !
Tout cela doit nous donner confiance . Même si ses structures sont souvent trop figées , la France bouge , elle se mobilise . L' énergie et la vitalité des Français sont évidentes . L' avenir nous appartient pour peu que nous fassions appel au meilleur de nous - mêmes . Pour peu que nous nous adaptions en restant fidèles à nos valeurs , qui sont les valeurs mêmes de la République .
Au premier rang de ces valeurs , il y a la solidarité . En Corrèze , pays qui exige que ses enfants fassent front ensemble , la solidarité se vit tous les jours , dans les familles , dans les villes , dans les villages . Même s' il y a des malheureux , trop nombreux , des exclus trop souvent , ce qui n' existait pas d' ailleurs dans les campagnes du temps de nos parents , la cohésion sociale est forte . C' est cette cohésion qui s' est un peu défaite et que nous devons rétablir dans toute la France .
Pour bien vivre une période de changement , une société doit être unie et solidaire . Un pays ne peut pas réussir s' il n' y a pas cohésion du corps social . La grandeur et l' identité de la France sont indissociables de son ambition sociale : assurer à tous une juste protection et ne laisser personne au bord du chemin , quelles que soient les difficultés à surmonter les effets de la crise , telle doit être notre ambition .
C' est pour cela que le gouvernement met en œuvre la première grande réforme de la Sécurité sociale depuis trente ans , avec l' objectif de la rendre plus juste et plus efficace . C' est pour cela qu' il a engagé un Pacte pour la ville , et lancé un programme de logements d' urgence pour les plus démunis . C' est pour cela qu' il a pris des décisions fortes en faveur des chômeurs de longue durée , et qu' il a préparé un projet de loi qui s' attaque aux racines de l' exclusion , dans tous les domaines : l' emploi , le logement , la santé , la culture .
Mais au-delà des décisions et des impulsions que peut donner l' Etat , la solidarité c' est l' affaire de tous , acteurs économiques , collectivités locales , associations , et surtout citoyens . Il faut que les solidarités qui se manifestent spontanément pendant les périodes de grandes difficultés continuent , au quotidien , d' irriguer la société et les cœurs
L' égalité des chances est une autre de ces valeurs républicaines à laquelle la Corrèze est naturellement attachée . Nous sommes vraiment une région où la promotion des hommes et des femmes par l' école de la République a eu tout son sens . Pendant des générations , les maîtres ont enseigné le travail et l' effort , nous ont expliqué pourquoi ils étaient les clés de la réussite . Je garde , aujourd'hui encore , le souvenir de mes grands - parents instituteurs , de leur foi dans l' école comme lieu de transmission du savoir , d' apprentissage de la citoyenneté et d' intégration . Même si elle a dû faire face à des changements majeurs , je pense notamment à l' allongement général des études , l' école d' aujourd'hui doit faire vivre cette ambition de transmission des connaissances et d' intégration .
C' est dans cet esprit que la lutte contre l' illettrisme sera l' un des objectifs de mon septennat . Il n' est plus possible que certains jeunes sortent du système sans posséder les acquis de base , ce qui fait d' eux en réalité , d' entrée de jeu , des handicapés sociaux . Il y a une réflexion à conduire d' urgence sur la formation des maîtres , les instruments pédagogiques , les instruments de contrôle et d' évaluation . Nous ne resterons pas à la traîne de l' Europe dans le domaine de l' illettrisme . Il en va de l' insertion des jeunes et de leur citoyenneté .
C' est dans le même esprit que le gouvernement a lancé la réforme des premiers cycles universitaires , pour que les étudiants , mieux orientés , mieux soutenus , ne se retrouvent pas au bout de deux ans sans diplôme , sans qualification . C' est enfin dans cet esprit que je souhaite voir évoluer l' enseignement professionnel , qui doit s' ouvrir davantage aux métiers et aux nouvelles technologies , afin de donner aux jeunes qui le choisissent et qui ont raison de le choisir , un bagage pour la vie .
Enfin , dans cette Corrèze , qui est une vieille région laïque , je voudrais réaffirmer mon attachement au principe de laïcité . L' école , lieu de paix et de tolérance , doit être notamment à l' abri de tous les prosélytismes . La laïcité à l' école publique notamment participe de l' égalité des chances et c' est un des fondements de la République .
Mais l' égalité des chances ne se joue pas seulement à l' école . Elle se joue aussi en terme d' aménagement du territoire . Si la diversité est une richesse , le déséquilibre entre les régions est une source d' inégalités et d' injustices . Toutes nos provinces doivent offrir à leurs habitants des infrastructures et des services adaptés , je pense notamment aux services publics , sans lesquels il n' y a pas de développement possible . Je veux réaffirmer mon attachement sans concession au service public à la " française " .
Ici , dans le Massif central , nous connaissons bien cette exigence . Depuis trente ans , les voies de communication se modernisent . Les grands chantiers autoroutiers de l' A20 et de l' A89 , auxquels , vous le savez , je suis personnellement attentif , en sont des exemples significatifs .
Bien sûr , aménager le territoire c' est aussi maintenir une agriculture vivante , favoriser l' installation des jeunes , développer des activités nouvelles , faire en sorte que l' accès aux services publics soit égal dans toute la France .
Le grand débat qui a eu lieu en 1994 a montré combien étaient fortes les attentes des Français dans ces domaines . La loi d' orientation qui en est le fruit doit être pleinement appliquée . Je souhaite également que les propositions du délégué à l' aménagement du territoire , que je salue ici , sur l' espace central comme on l' appelle aujourd'hui , Massif central , puissent faire l' objet , rapidement , de décisions concrètes de la part du gouvernement et je lui fais confiance dans ce domaine .
En réalité , tout se tient . L' égalité des chances favorise la cohésion sociale . De même , le dialogue renforce les liens de la collectivité . C' est une autre valeur - le dialogue , l' écoute , le respect de l' autre - que la Corrèze met en pratique . On se parle dans les campagnes plus que dans les villes , et surtout plus que dans les grandes villes . On se parle dans les rues , sur les marchés , les gens se connaissent . Bien sûr , il y a dans les familles ou entre les voisins des brouilles d' autant plus inexpiables que tout le monde en a oublié les causes , mais enfin beaucoup de conflits sont résolus par l' échange , par le dialogue . C' est de ce dialogue dont notre société et notamment notre société urbaine a le plus grand besoin aujourd'hui .
Il y a un dialogue entre les Français qui est toujours prêt à s' instaurer pour peu que l' exceptionnel sorte nos concitoyens de leur réserve habituelle . Ainsi , pendant les grèves de décembre 1995 , aujourd'hui avec la vague de froid , on voit des hommes et des femmes se parler , s' entraider spontanément . Des barrières tombent , des solitudes se brisent , des solidarités s' expriment . Si bien que ces moments de crise sont aussi des moments éclairés par un rayon de convivialité .
Si ce dialogue spontané se noue facilement , il n' en est pas de même du dialogue social institutionnel , celui qui doit absolument se développer dans tout pays moderne entre les partenaires sociaux . Nous avons un vrai retard dans ce domaine , comme en témoignent les crises qui , périodiquement , secouent notre pays et donnent de nous , à l' extérieur , une image bien piètre .
Nous ne pouvons pas continuer ainsi . A trois ans de l' an 2000 , la France doit être une démocratie moderne , capable d' anticiper les évolutions , capable de conduire les changements nécessaires dans la concertation et dans la sérénité . Chacun doit jouer son rôle . Un patronat ouvert au dialogue et respectueux des accords conclus . Des syndicats constructifs et responsables dans leurs revendications . Des associations , des mutuelles , qui irriguent le tissu social et expriment les attentes des citoyens . Ce n' est qu' ainsi que nous construirons , ensemble , une société moderne et apaisée . Ce n' est qu' ainsi que nous donnerons à notre économie toutes ses chances dans la compétition internationale .
Il faut bien comprendre dans quel monde nous vivons . Il n' est question , depuis quelques années , que de la " mondialisation " , expression technocratique qui inquiète beaucoup d' entre nous . Je veux vous dire qu' il n' y a pas lieu de craindre une réalité qui par ailleurs est irréversible , et qui consiste tout simplement , pour notre pays , à être ouvert sur l' extérieur et partie prenante des mouvements du monde avec toutes les chances qui sont les siennes , généralement très supérieures à celles de la plupart des autres pays .
Bien sûr , nous avons de plus en plus de concurrents . Les nouvelles technologies changent beaucoup de données et les frontières ne cessent de s' effacer .
Mais la " mondialisation " est aussi une chance pour un pays qui , comme la France , qui dispose d' atouts considérables . Je pense notamment à nos entreprises , qui sont parmi les plus performantes du monde , comme en témoignent aujourd'hui les excédents considérables de notre commerce extérieur . Je pense à nos capacités technologiques . Je pense surtout à la qualité des hommes et des femmes qui sont compétents et créatifs . C' est une chance parce que de nouveaux marchés considérables s' ouvrent , riches de possibilités : l' Amérique latine , l' Asie du Sud-Est , la Chine , l' Europe de l' Est . A nous de saisir ces chances , nous en avons les moyens .
Pour cela , il faut libérer nos énergies , il faut retrouver le goût d' entreprendre et rendre au travail toute sa valeur . La Corrèze , qui est une terre de volonté , de responsabilité , qui l' a si souvent prouvé dans l' Histoire , sait de quoi je parle .
Nous savons tous que ceux qui veulent entreprendre , réaliser un projet , investir , prendre un risque , doivent trop souvent triompher d' une véritable course d' obstacles .
Nous savons tous combien les formalités administratives , la paperasserie de toute nature pèsent sur la vie quotidienne de ceux qui veulent entreprendre , investir ou travailler , au point d' exiger pour les petites et moyennes entreprises , plusieurs jours par mois de travail pour leurs dirigeants à des choses qui ne se justifient pas toujours , beaucoup s' en faut .
Nous savons tous combien les charges de toutes sortes se sont développées dans le cadre d' un système d' irresponsabilité qui a duré trop longtemps et ces charges découragent les commerçants , les artisans , les professions libérales , les exploitants agricoles et finissent par faire obstacle à l' embauche ou à l' installation .
Il était urgent de renverser le cours des choses , de faire en sorte que l' on se mette en situation le plus rapidement possible d' alléger les charges qui pèsent sur les entreprises , de favoriser le développement des petites et moyennes entreprises , de simplifier la vie administrative . Je me félicite des décisions qui ont été prises et je demande au Gouvernement de poursuivre activement , résolument dans cette voie car beaucoup reste à faire et les effets sont longs à se faire sentir sur le terrain .
Il faut absolument que l' Etat , dans notre pays , retrouve sa juste place . L' Etat est là pour assurer les missions de souveraineté nationale , défendre les valeurs de la République , garantir les solidarités , assurer l' ordre et la sécurité des citoyens sur l' ensemble du territoire , faire régner la justice , créer les conditions de la croissance .
L' Etat n' est pas là pour contrôler , encadrer , entraver l' action des forces vives . Il n' est pas là pour jouer les patrons dans le secteur concurrentiel . Il n' est pas là pour dépenser n' importe comment l' argent des contribuables .
L' Etat doit se réformer . C' est le meilleur service qu' il peut rendre à la Nation . Nous avons décentralisé , voici quinze ans , ce fut une grande réforme , une réforme moderne . Mais il faut aller plus loin aujourd'hui . Combien de mesures qui concernent directement la vie de nos compatriotes , et qui sont encore prises à Paris dans des bureaux parisiens ! Rapprocher la décision du citoyen . Donner aux collectivités locales un véritable droit à l' expérimentation . Favoriser de toutes les façons les initiatives locales , qui sont une arme maîtresse dans notre lutte contre le chômage . Telle est la voie à suivre .
C' est une question de confiance . Confiance dans les responsables locaux , qui se dépensent sans compter sur le terrain . Confiance dans ceux qui entreprennent et qui prennent des risques . Confiance dans les Français qui peuvent donner le meilleur pourvu qu' on le leur demande . L' enjeu , mes Chers Amis , c' est de passer réellement à une culture de responsabilité et de travail .
Bien sûr , ni la croissance ni l' emploi ne se décrètent , mais nous ne retrouverons le chemin de l' emploi et de la croissance que si la France se met au travail plus résolument encore . Cela vaut pour l' écolier , pour le lycéen , pour l' étudiant , parce qu' il n' y a pas de réussite dans les études sans travail , évidence toute simple mais qui mérite d' être rappelée . Cela vaut pour les agents du secteur public , qui doivent avoir pour premier souci de servir précisément le public . Cela vaut pour tous les salariés . La France ne réussira que grâce au travail des Français . Il peut être intéressant pour l' emploi d' aménager , voire de réduire le temps de travail , et ceci dans le cadre de négociations entre partenaires sociaux , entreprise par entreprise ou branche par branche . Cette voie mérite sans aucun doute d' être sérieusement explorée . Nos compatriotes peuvent souhaiter travailler moins , de même qu' ils peuvent aspirer à prendre leur retraite plus tôt . Je le comprends . Mais je souhaite que notre pays n' oublie pas les réalités économiques et démographiques du monde actuel . Nous nous en sortirons en travaillant mieux , c' est vrai . Mais nous ne nous en sortirons pas en faisant supporter à un nombre toujours plus réduit d' actifs le poids grandissant des jeunes et des retraités , ce n' est pas vrai . Le sens du travail fait partie des valeurs de la République . Et je voulais le rappeler ici , dans un département qui sait ce que travailler veut dire .
Et puis , Chers Amis , je voudrais que nous soyons fiers de la France et fiers d' être Français .
S' affirmer Français , ce n' est pas du tout nier son appartenance à l' Europe . Au contraire . La Corrèze , en tant que terre agricole , riche de la qualité de son travail dans ce domaine , sait ce que nous devons à l' Europe , ce que celle-ci nous apporte , et combien sa réalisation , je pense notamment à la monnaie unique , est essentielle à notre avenir . Il n' y a aucune contradiction entre l' appartenance à l' Europe et l' amour de son pays , aucune . C' est encore une valeur que nous devons vivre et surtout apprendre à nos enfants .
Se sentir lié à un pays et comptable de son destin , se sentir dépositaire d' un patrimoine moral , fait d' une histoire partagée mais aussi de principes tels que la tolérance et le respect de chaque homme , donne une grande force , et donne à chacun la volonté de trouver sa place .
Bien sûr , l' Etat , les pouvoirs publics , doivent assumer leurs responsabilités , et tout mettre en œuvre pour que les jeunes Français s' intègrent dans notre collectivité . Vous savez que l' emploi des jeunes est au premier rang naturellement de mes priorités . J' ai souhaité que 1997 , grâce à une mobilisation de tous , et notamment des partenaires sociaux , voie se multiplier les formations d' alternance pour les jeunes non qualifiés , les expériences en entreprise pour les étudiants , les contrats d' insertion pour les moins favorisés . Bref , toutes les initiatives susceptibles de mettre le pied à l' étrier . C' est un chantier national .
Mais au-delà de ce que nous faisons et de ce que nous ferons , j' appelle chaque jeune , chaque citoyen à se demander comment il peut servir la Nation , la rendre plus forte , plus dynamique , plus unie . Aux engagements pris par l' Etat doit répondre l' engagement des Français .
Voilà , mes chers Amis , ce que je voulais vous dire , à vous et à travers vous aux Français , à l' aube de cette année nouvelle . Si nous faisons le choix de l' adaptation et de la modernité en restant fidèles à notre identité et à nos valeurs alors nous réussirons , et nous ferons de la France un pays uni , apaisé , accueillant et conquérant .
C' est le vœu que je forme non seulement pour 1997 mais aussi pour les années qui à venir . A chacun et à chacune d' entre vous , en mon nom et au nom de mon épouse , je souhaite du fond du cœur une très bonne et une très heureuse année .