Focus sur le discours :
: voir le discours complet
Passages-clés
Extraits statistiques basés sur le vocabulaire spécifique du discours
Qui utilise le plus le mot «problèmes» ?
Distribution statistique du mot chez l'ensemble des locuteurs du corpus.
Les thèmes autour du mot «problèmes»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
J. Chirac - 21 novembre 1998
Conférence de presse conjointe de monsieur jacques chirac président de la république française de monsieur lionel jospin premier ministre et de monsieur jose maria aznar président du gouvernement espagnol la rochelle-samedi 21 novembre 1998
Mesdames et Messieurs ,
Je voudrais d' abord saluer l' ensemble des représentants de la presse , les Espagnols , les Français et les autres , et souhaiter à nouveau la bienvenue au Président du Gouvernement espagnol , aux ministres qui l' accompagnent , à l' ensemble de sa délégation , dans cette superbe ville de la Rochelle , premier port de plaisance européen avec plus de 3500 anneaux .
Je voudrais d' abord donner une note d' ambiance . J' ai participé à beaucoup de sommets bilatéraux et rarement de façon aussi agréable . Nous avons eu une relation à la fois apaisée , confiante , amicale , c' était vrai au niveau des entretiens entre les ministres et au niveau de nos entretiens avec le Président José Maria Aznar . L' Espagne et la France sont deux nations qui d' une certaine façon partagent un même destin et sont engagées sur une même voie , une voie qu' ils doivent poursuivre la main dans la main . Cette voie , c' est celle qui tient à une vision partagée de l' Europe sociale , de l' Europe monétaire , de l' Europe économique , et j' ai tenu à rendre hommage aux résultats spectaculaires de l' action du Gouvernement espagnol dans le domaine du chômage , du développement économique et industriel , dans le domaine monétaire avec l' entrée dans l' euro dans des conditions excellentes , dans le domaine politique avec la trêve de l' ETA et les dernières élections du mois d' octobre . Une même vision de l' Europe , mais également une même vocation à promouvoir un espace méditerranéen stable , développé , pacifique . Ce qui explique notre intérêt identique pour la solution des problèmes , des conflits qui existent sur le pourtour méditerranéen , et l' importance que nous attachons ensemble au bon déroulement du processus de Barcelone .
Enfin , un même intérêt au renforcement des liens naturels entre l' Europe et l' Amérique latine . L' Europe est à la fois le premier client , le premier fournisseur , le premier investisseur , le premier donneur d' aide publique au développement pour l' Amérique latine . Nous avons une culture commune et l' Espagne et la France ont une responsabilité particulière dans le renforcement de ces liens , d' où l' importance que nous attachons ensemble à la préparation du Sommet de Rio en juin prochain , qui réunira à la fois les pays européens et les pays de l' Amérique latine et de la Caraïbe .
Nous avons aussi évoqué , naturellement , les problèmes bilatéraux , l' indispensable poursuite de notre coopération policière et judiciaire dans la lutte contre le terrorisme , cela va de soi , la poursuite d' une bonne coopération qui a donné des résultats entre les administrations et les organisations professionnelles espagnoles et françaises dans les secteurs un peu difficiles , traditionnellement , celui de la pêche , des fruits et des légumes , le nécessaire renforcement de notre coopération industrielle , notamment dans le domaine aéronautique , et l' importance de notre coopération qui doit se développer dans le domaine scolaire et universitaire , en particulier avec des progrès pour l' équivalence entre la " selectividad " espagnole et le baccalauréat français , et aussi les accords universitaires .
Nous avons évoqué aussi les problèmes européens , dans le cadre de la préparation du Sommet de Vienne qui , vous le savez , sera important puisque les Quinze ont retenu le principe , pris la décision de régler le problème de l' Agenda 2000 sous présidence allemande , c' est - à - dire dans le premier semestre de l' année prochaine . C' est évidemment une grande ambition et un grand problème à régler , et il nous est apparu que notre approche était identique , c' est - à - dire que nous considérons que tous les sujets doivent être mis sur la table et que chacun doit naturellement défendre ses intérêts mais accepter de faire un pas vers les autres , et que c' est à ce prix que nous arriverons à un accord .
Nous avons estimé , plus généralement , qu' on devait stabiliser les dépenses , et d' autre part multiplier les contacts , notamment hispano - français , pour arriver au Sommet de Vienne avec déjà des convergences dans nos approches . Nous avons également évoqué les problèmes de l' emploi puisque , comme vous le savez , il y aura à Vienne l' examen des lignes directrices sur l' emploi . Enfin , nous avons évoqué les problèmes internationaux . Je ne développerai pas , mais j' observe simplement que là aussi , depuis les problèmes de l' Amérique latine en passant par les problèmes du Moyen-Orient , de l' Irak , du Sahara , les problèmes européens , la Russie , la crise financière et monétaire , nous avons une approche et des conclusions qui sont très semblables . Voilà ce que nous avons fait ce matin , et nous l' avons fait vraiment comme des amis , je tiens à le souligner .
Il n' était pas question pour nous , ici , de faire une étude détaillée des problèmes . Il y a pour cela d' autres instances . En revanche , nous avons dit à nos amis espagnols que nous comprenions parfaitement leur position et que nous ferions tout pour que , dans ce domaine , une solution équitable et conforme aux intérêts de l' Espagne soit retenue .
Oui , l' Espagne et la France ont les mêmes positions pour ce qui concerne d' abord le principe , c' est - à - dire la nécessité de réaliser la réforme des institutions avant l' élargissement , avant le premier élargissement . Sur les modalités , cela relève d' une discussion plus générale entre les Quinze et cette discussion n' est pas encore engagée .
J' ai déjà eu l' occasion de le dire . L' Europe n' est ni de droite ni de gauche . Sa taille et sa diversité excluent par nature les clivages idéologiques . En revanche , il y a un autre clivage qui existe : c' est celui qui oppose ou peut opposer les anciens et les modernes . Et l' Europe doit être moderne . Moderne , ça veut dire quoi ? Ca veut dire une tête bien faite et un cœur généreux . Cela suppose pour l' Europe d' abord de bien gérer ses affaires pour défendre ses intérêts et compter dans le monde de demain . Cela suppose aussi d' avoir pour objectif le mieux - être de tous les Européens , c' est - à - dire l' amélioration de leurs conditions de vie , de travail , d' emploi . Tout cela ne relève pas de l' idéologie , ça relève du pragmatisme . Et c' est bien l' ambition de tous les responsables européens .
J' ajoute , Madame , que vous aurez remarqué que la discussion , comme vient de le dire le Premier ministre , est tout à fait ouverte , mais que la France n' a pas fait partie des pays qui ont demandé que les pays qui entrent dans l' euro n' aient plus accès au fonds de cohésion . La France n' a pas demandé cela .
Mesdames , Messieurs , à nos amis espagnols , bon retour en Espagne . Notre prochain sommet aura lieu chez vous .