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J. Chirac - 14 décembre 2000
Tv-journal de 20 h-tf1
Avant d' en parler , parce que le sujet le mérite , je voudrais simplement dire ma solidarité avec nos compatriotes du Finistère qui ont été frappés par ces crues . Et je souhaite que tout le nécessaire soit fait pour les aider à surmonter , surtout dans cette période de l' année , les conséquences de cette catastrophe naturelle .
Cette présidence française a été une présidence , je le confirme , extrêmement positive et d'ailleurs jugée comme telle dans le monde , et en particulier parmi tous les pays qui souhaitent entrer demain dans l' Union européenne . Elle comportait deux grands volets : le volet qui touchait aux choses concernant les citoyens , les Européens , et puis le volet plus technique , politique , qui était la réforme des institutions pour permettre à l' Europe de fonctionner avec un nombre plus élevé de pays .
Oui , après l' élargissement . S' agissant du premier volet , l' acquis européen est considérable , sur des choses essentielles : la Charte des droits de l' Homme européen , si j' ose dire , c'est-à-dire des droits de l' Union , qui est un grand progrès dans notre temps d' incertitude et qui reconnaît à chaque Européen les droits essentiels qui sont ceux de la dignité de la personne humaine et du travailleur . C' est aussi des sujets très importants comme ceux qui touchent à la sécurité : la sécurité maritime pour laquelle , en quelques mois , nous avons apporté des modifications considérables qui permettront dorénavant de mieux contrôler les transports de matières dangereuses .
Si , l' idée de l' accord est passée , les ministres des transports , le 20 décembre , vont achever de prendre ces décisions . La sécurité alimentaire , avec la création d' une Agence de sécurité alimentaire et l' ensemble des mesures prises , et qui seront encore confirmées par les ministres de l' agriculture dans quelques jours , pour ce qui concerne la lutte contre la vache folle . Et la France , vous le savez , a été tout à fait en pointe pour que soit respecté le principe de précaution .
Nous en reparlerons , et des intérêts des consommateurs . Mais aussi beaucoup d' autres sujets . La défense : nous avons en deux ans réglé le problème de la création d' une défense européenne , qui était essentielle si l' Europe veut exister politiquement dans le monde et défendre ses intérêts . C' est vrai pour les décisions que nous avons prises afin de faciliter l' élargissement . C' est vrai pour la création d' un agenda social , c'est-à-dire que , pour la première fois , nous affirmons qu' il y a un modèle social européen et que ce modèle doit progresser . C' est vrai pour le paquet fiscal , comme nous l' appelions , c'est-à-dire une tentative d' harmonisation de la fiscalité . C' est vrai pour la création de la société européenne . Cela fait trente ans que le dossier sur une société européenne était sur la table et nous avons réussi à le régler . C' est vrai pour tout le programme de mobilité des étudiants , des chercheurs , des professeurs . C' est vrai pour la lutte contre le blanchiment de l' argent sale . Je vous rappelle que c' est moi qui , le premier , avait , au G8 de Lyon , lancé cette croisade contre l' argent sale et pour lutter contre le blanchiment de l' argent sale . Nous avons développé cela , les progrès se sont faits année après année . Nous avons conclu des progrès très importants à Nice sur ce point . C' est vrai pour les régions d' Outre-mer et l' aide que nous devons leur apporter . C' est vrai pour les services publics et chacun sait quelle importance ils ont un peu partout , notamment dans nos campagnes . C' est vrai aussi pour les problèmes du cinéma ou de l' audiovisuel .
Bref , nous avons fait des progrès considérables pour tout ce qui touche les problèmes quotidiens . De tout cela , on n' a pratiquement pas parlé , comme si cela allait de soit . Mais c' est un des progrès les plus substantiels que nous ayons connus depuis que l' Europe se réunit .
Non , de la bonne question . Mais de la mauvaise réponse . Autrement dit , voilà le type-même de la désinformation . Les Allemands , qui ont 22 millions d' habitants de plus que les trois autres grands pays , et notamment que la France , pouvaient légitimement estimer qu' ils avaient droit à une reconnaissance de ce fait par une plus grande importance dans la prise de décision . Ceci se fait au Conseil , où les Etats sont réunis . J' ai toujours dit que je n' acceptais pas cette vision des choses et que l' Europe n' était pas seulement la démographie . L' Europe s' est fondée à partir de la réconciliation franco-allemande . L' Allemagne avait déjà , sans l' Allemagne de l' est , 10 millions de plus d' habitants que la France et , néanmoins , nous avons toujours considéré qu' il y avait égalité entre nos deux pays . J' ai dit qu' on ne changerait pas cette règle .
Et cette règle a été respectée , puisque avant , les 4 grands pays , l' Allemagne , la France , l' Angleterre , l' Italie , avaient 10 voix chacun . Maintenant , avec la repondération , elles ont 29 voix : chacun le même nombre de voix .
Mais c' est tout à fait normal ! Au Parlement , l' Allemagne avait déjà plus de voix que les autres , pour des raisons d' ordre démographique et elle conserve plus de voix que les autres . Cela , c' est la représentation des peuples et c' est normal . Mais l' Allemagne et la France , de même que les 4 pays , ont gardé exactement le même nombre de voix décisives , c'est-à-dire les voix au Conseil , dans le cadre d' une repondération générale qui permettra aux grands pays d' avoir , je dirai , plus de responsabilités , ce qui est nécessaire si on veut que l' Europe puisse être dirigée demain .
Je voudrais tout d'abord vous dire qu' au-delà de la repondération des voix , comme je vous l' ai dit , nous avons pris des décisions très importantes concernant le fonctionnement de la Commission , qui va maintenant pouvoir fonctionner normalement dans une Europe élargie . Et c' est essentiel . Nous avons également pris des décisions très importantes en ce qui concerne ce que nous appelons les coopérations renforcées . Cela veut dire , en réalité , la possibilité pour quelques pays de se mettre ensemble pour aller de l' avant plus vite que les autres , s' ils le souhaitent , et ainsi servir de moteur à l' ensemble , éclairer le chemin . Enfin , nous avons décidé qu' un certain nombre de questions qui , jusqu' ici , étaient décidées à l' unanimité -ce qui faisait qu' un petit pays pouvait tout bloquer-seraient dorénavant décidées à la majorité qualifiée . Là aussi , il y a eu un progrès important .
Alors , l' élargissement . Pourquoi est -ce que nous avons fait l' Europe , Monsieur POIVRE D' ARVOR ? On a fait l' Europe d'abord et avant tout pour sortir d' une situation que connaissait notre continent et qui était marquée par les guerres permanentes et de plus en plus meurtrières , qui épuisaient l' Europe littéralement et qui généraient toutes les misères du monde . Cela a commencé avec la réconciliation franco-allemande , l' Europe des Six . Et il est évident que si nous voulons la paix en Europe , on ne peut pas avoir des morceaux d' Europe qui sont en dehors et qui continueraient à se battre , comme par exemple dans les Balkans , ou ailleurs . Si nous voulons avoir la paix , il faut que la démocratie existe dans toute l' Europe . C' est d'abord souhaitable pour les peuples concernés et c' est souhaitable aussi pour avoir la paix . Donc , l' objectif de l' Europe c' était l' enracinement de la démocratie et de la paix .
Non , ce n' est pas vraiment le continent . Et pour cela , il fallait le faire sur l' ensemble de l' Europe . Il n' y aura pas d' Europe pacifique et démocratique , et à partir de là d' Europe prospère et apte à conduire le progrès social , s' il n' y a pas l' élargissement . L' Europe divisée a toujours été une mauvaise chose pour la paix comme pour la démocratie .
pas des embryons .
D'abord , ce que je vous ai dit , ce ne sont pas des petits pas , ce sont de très grands pas . Ensuite , on peut avoir une vision tout à fait bucolique de l' Europe et je le souhaite . Mais je voudrais vous dire une chose : pour faire l' Europe , il faut que l' on se mette d'accord et ensuite , il faut que d' une façon , ou d' une autre , c' est à dire par référendum ou par leur Parlement , chaque pays ratifie l' accord . Si vous avez un seul pays qui ne ratifie pas l' accord , alors l' accord n' existe plus . Tel chef d' Etat ou de gouvernement me disait sur un point qui était essentiel pour son opinion publique , moi , si je cède sur ce point , naturellement je peux céder au nom d' une certaine vision de l' Europe , mais je n' aurai pas la ratification et donc il n' y aura pas d'accord . Est -ce que c' est cela l' ambition ? Avant de porter des jugements aussi définitifs , il faut , je dirai , réfléchir un peu . Il y a toujours dans la vie le souhaitable et il faut avoir , en permanence , une vision du souhaitable . Mais ensuite , il y a le possible et il faut avoir la capacité d' intégrer ce qui est possible et d' essayer d' aller de l' avant vers le souhaitable en passant par le possible . Et c' est ce que nous avons fait . C' est la raison pour laquelle je vous le dis : cet accord de Nice restera dans l' histoire de l' Europe comme un bon accord et même comme un accord très positif .
C' est difficile de porter un jugement lorsque l' on n' a pas tous les éléments pour le porter . Moi , j' ai toujours pensé que ce qui était essentiel , c' était la mise en œuvre du principe de précaution lorsqu' il s' agit de santé publique . J' ai toujours dit que si la santé publique est en jeu et même si l' on n' est pas sûr de quelque chose , il faut appliquer le principe de précaution , c'est-à-dire prendre des mesures quel qu' en soit le coût , les assumer de façon à être sûr de ne pas prendre de risque . Quitte , le cas échéant , s' il est démontré ensuite que le risque n' existait pas à revenir sur les mesures que l' on a prises . C' est dans cet esprit que je suis intervenu , et ça été très diversement apprécié , pour demander en toute hypothèse , la suppression des farines carnées pour les animaux . D'ailleurs , il faut reconnaître que c' est assez anormal comme processus . C' est de la même façon que j' ai demandé les tests obligatoires . Je sais bien que , scientifiquement parlant , ils ne sont pas encore tout à fait sûrs , qu' ils ne sont pas parfaits . Que cela présente des problèmes techniques , des problèmes matériels importants . Mais ce que je sais , c' est que ces tests obligatoires , c' est un progrès important même si ça ne règle pas tous les problèmes , un progrès important en direction de la sécurité . Et c' est la raison pour laquelle je l' ai demandé . Et cette impulsion de la France qui , finalement , a adopté ces mesures que j' avais proposées , cette impulsion de la France a été décisive pour que nos partenaires nous suivent . Et nous sortirons de ce processus , et là encore , sous présidence française et sous l' impulsion de la présidence française avec une très sérieuse amélioration de la situation . Nous devons être , en permanence , très , très vigilants sur ce point .
On le disait depuis longtemps , j' avais déjà dit au Premier ministre qu' il y avait urgence .
Vous n' imaginez pas que je vais ouvrir une polémique avec le Premier ministre , de quelle que nature qu' elle soit . Ce serait tout à fait ridicule . Nous avons maintenant une situation qui est sur ce point satisfaisante , grâce à l' initiative du Gouvernement , je l' avais souhaité . Nous sommes allés dans le même sens et le résultat est positif . C' est la seule chose qui compte .
Ce n' est pas exact , je ne crois pas qu' on puisse le dire , ni le présenter comme cela .
Non , pas plus qu' il n' y a eu le moindre désaccord , ni entre nous , ni entre nos collaborateurs pendant toute cette période dense , difficile , où il a fallu à la fois soutenir les intérêts de l' Europe et défendre les intérêts de la France et où il n' y a pas eu l' ombre d' une divergence de vues sur aucun sujet et une coopération totale , notamment de nos collaborateurs , à qui je tiens à rendre hommage , parce qu' ils ont beaucoup travaillé et pas beaucoup dormi .
Attendez , j' entends dire la cohabitation c' est bien , c' est mal . Je le vois d'ailleurs dans les sondages . Je voudrais vous dire une chose : la cohabitation , c' est les Français qui l' ont voulu !
Naturellement , les Français , l' ont voulu . À partir du moment où les Français ont voulu la cohabitation , au nom de quoi est -ce que nous aurions pu mal jouer le jeu . Et aussi bien le Premier ministre que moi avons eu pour souci , en permanence , de faire en sorte que , tout en gardant chacun nos convictions , bien entendu , tout en ayant chacun nos responsabilités dans les domaines qui étaient les nôtres , nous ayons un comportement qui soit digne de la France et des Français , et qui puisse être perçu comme le comportement de responsables qui n' ont qu' une seule préoccupation : certainement pas celle de se disputer , mais celle de soutenir , chacun à leurs manières ce qu' ils estiment être l' intérêt de la France et l' intérêt des Français . Alors je ne dis pas qu' il n' y a pas des difficultés ou des problèmes . Il ne peut pas ne pas y en avoir , à partir du moment où il y a une divergence de vues sur certaines orientations essentielles , tout est dans la manière de les exprimer .
Oui peut-être , je ne le souhaite pas . La seule chose qui compte et c' est ma conviction -je suis persuadé que c' est aussi celle du Premier ministre- , c' est d' avoir présent à l' esprit , que nous sommes là pour servir les Français et non pas pour nous disputer .
Non je n' ai pas changé d' opinion . Le problème de savoir si , dans l' esprit de nos institutions et pour le bon fonctionnement de celles -ci , l' élection présidentielle doit arriver d'abord et être suivie par les législatives , cette question se pose . Et on peut très bien défendre cette thèse .
On peut très bien défendre cette thèse . Encore faudrait -il naturellement , en tirer les conséquences , c'est-à-dire : premièrement ouvrir un vrai débat , parce que c' est un point important , sur la nature même de nos institutions , et ensuite , pour que ce système fonctionne de façon permanente et non pas une fois , l' intégrer dans nos institutions , c'est-à-dire faire une réforme de la Constitution .
Cela voudrait dire beaucoup de choses . Cela voudrait dire une réforme profonde de notre Constitution , n' entrons pas ce soir dans le détail .
Alors , je suis tout à fait ouvert de ce point de vue à un vrai débat , mais cela ne peut pas être un débat à la sauvette . C' est un vrai débat pour une question importante . Vous savez , toucher une constitution , c' est toujours très dangereux . Vous parliez tout à l' heure des Etats-Unis et j' entendais Al GORE , il y a quelques jours , dire : " respecter la Constitution c' est la garantie de la liberté des citoyens " . C' est vrai , c' est très , très important une constitution , il faut la respecter . Alors on peut la changer , si on veut . Nous avons cette habitude , à mes yeux , mauvaise , en France de le faire régulièrement .
C' était un ajustement , ce n' était pas une réforme constitutionnelle importante , qui d'ailleurs va dans le sens de la réduction des risques de cohabitation . Donc on pouvait ouvrir ce débat . Mais l' idée de régler non pas le problème , mais de régler le seul problème de la prochaine élection , à la sauvette , par une loi , où les députés vont se donner trois mois ou quelques semaines de plus de mandat par rapport au temps pour lequel ils avaient été élus , et qui ne règle rien du tout naturellement , qui le règle au mieux pour une seule fois . Car supposez qu' il y ait une dissolution , supposez que le Président de la République ait un accident et meure , tout serait à nouveau changé . Cela est une mesure de circonstance , de convenance .
Mais c' est une mesure qui ne me paraît pas convenable , dans la mesure où elle ne respecte pas aussi un principe selon lequel on ne change pas , en démocratie , les règles du jeu si près d' une échéance .
Donc , effectivement , je ne suis pas favorable à cette modification . Je ne dis pas non à son principe qui exigerait , je le répète , un débat et une réforme constitutionnelle , mais à cette combinaison limitée à une élection , à un an et demi de cette élection , donc dans des conditions qui ne sont pas , je trouve , très dignes . Voilà pourquoi je n' y suis pas favorable .
Messieurs les députés de l' opposition prendront les décisions qu' ils voudront prendre . Je n' ai pas à donner de leçon au Parlement .
Je n' en sais rien .
Non . En tous les cas , moi je n' ai pas fait d' étude . C' est le principe que je conteste . Ce n' est pas l' intérêt des uns ou des autres .
Cette manie française de vouloir en permanence changer les règles , notamment à l' approche des échéances , est une mauvaise manie .
Je prends toujours note avec beaucoup d' intérêt , beaucoup de soin de ce que dit monsieur GISCARD D' ESTAING , car c' est un homme qui a de l' expérience et donc , ce qu' il dit n' est pas négligeable .
Vous savez , je serais là encore prudent , parce que l' expérience m' a montré que tant qu' on n' avait pas un projet officiel , présenté par le Gouvernement .
Je ne l' ai pas et donc je suis prudent . Je ne veux pas faire de procès d' intention à quiconque , et certainement pas au Gouvernement . Maintenant , je vais vous donner mon avis . D'abord , que souhaitent les Corses ? Je crois que la très grande majorité des Corses souhaitent rester Français et dans la République , qu' ils souhaitent un retour à la paix , notamment à la paix civile , et qu' ils souhaitent que les caractéristiques de leur île soient prises en considération pour qu' ils puissent s' épanouir mieux dans leur ensemble français , européen et méditerranéen .
À partir de là , je comprends que l' on va prendre un certain nombre de dispositions , d' une part pour donner à la Corse un certain nombre de capacités de décision , c'est-à-dire la décentralisation et , d' autre part , prendre des mesures d' ordre économique , financier , fiscal pour faciliter le développement de la Corse .
Jusqu' ici , je dis bravo . Il appartiendra au Parlement naturellement de juger , mais je ne peux qu' être favorable à des mesures qui rapprochent les décisions des citoyens , qui améliorent les conditions de vie de la Corse et qui , notamment , prennent en compte les handicaps de l' insularité qui sont de vrais handicaps , et qu' on n' a probablement pas suffisamment pris en compte jusqu' ici .
Au-delà , j' entends dire que l' on pourrait avoir des transferts de compétences législatives et réglementaires à la Corse d' une part , et d' autre part , que la langue corse pourrait être obligatoirement enseignée dans les écoles .
Oui . Mais cela veut dire obligatoirement enseignée . Là , je dis : " attention " . Dans notre République , dans notre pacte républicain c' est le Parlement qui fait la loi et qui seul peut l' adapter , et c' est le Gouvernement qui fait les décrets et qui seul peut les adapter . Donc , transférer ce pouvoir , qui est un pouvoir du Parlement ou du Gouvernement , sur les lois ou sur les décrets à une région , est quelque chose qui change tout et qui ouvre deux voies possibles , soit la dissociation de la Corse de la République -la Corse ayant un régime particulier-qui ne serait donc plus dans la République et qui aurait tendance à vivre sa vie . C' est un choix . Soit , on décide , sur leur revendication d'ailleurs probablement , de donner à toutes les régions de France les mêmes avantages et les mêmes moyens . Cela veut dire que la France n' est plus une république unitaire mais devient une fédération de régions . C' est un grand changement .
Alors , je ne dis pas qu' il ne faut pas le faire . Je dis que , là encore , on ne peut pas le faire sans le dire et qu' il faut alors que les Français soient conscients que l' on change le pacte républicain . Cela suppose naturellement une réforme constitutionnelle qui , elle , ne pourrait être adoptée que par la voie du référendum .
Non . Je suis tout à fait persuadé que le Conseil constitutionnel sera saisi . Il lui appartient , en dernier ressort , de dire le droit et donc , ce qu' il dira sera naturellement bien dit . Ou bien , le Conseil constitutionnel considère que le texte de loi n' oblige pas à une modification de la Constitution et , alors , je ne pourrais que l' approuver naturellement . Ou bien , le Conseil constitutionnel dit que le texte de loi n' est pas conforme à la Constitution , change la nature de notre pays , met en cause l' unité de la République , alors , naturellement , il faudra une autre procédure qui est une réforme constitutionnelle à l' issue d' un grand débat national sur la nature du pacte républicain français .
Je n' ai pas connu cet aspect -là .
J' étais dans le Djebel . Je n' étais pas dans les villes .
La rupture entre la France et l' Algérie a été excessivement douloureuse pour les deux pays , excessivement douloureuse et a donné lieu à une guerre longue et rude . Une guerre .
À l' issue de cette guerre , et avec l' indépendance de l' Algérie , nos deux pays , petit à petit , ont emprunté le chemin du rapprochement et de la paix . Nous sommes voisins , nous avons des quantités de liens , il y a beaucoup d' Algériens en France . Nous devons poursuivre ce chemin du rapprochement et de la paix . C' est une première observation . Nous devons donc être très attentifs et regarder les réactions en Algérie , elles sont intéressantes .
Oui . Nous devons être très attentifs à ne pas créer , je dirais , d' événement qui pourrait raviver les plaies du passé . Il y a eu en Algérie , c' est certain , et des deux côtés , des deux côtés , des atrocités que l' on ne peut que condamner sans réserve , évidemment , sans réserve . Elles ont eu lieu . Elles ont été le fait , naturellement , de minorités . Mais à côté de ça , vous avez des millions de jeunes Français , d' origine algérienne ou d' origine métropolitaine , qui se sont battus , sous le drapeau français , aux ordres du gouvernement français .
Oui . Qui l' ont fait avec courage , avec détermination et dont la France peut être fière . Je ne ferai jamais rien pour ma part qui puisse abîmer leur image ou salir leur honneur . C' est la raison pour laquelle je dis que , dans ce type de situation , il faut prendre son temps et laisser l' histoire faire son travail .
Je n' avais aucun favori : je ne fais pas d' ingérence dans les affaires intérieures des Etats-Unis . Je ne connais pas le nouveau Président , je connaissais bien son père , de même que je connaissais bien le vice-Président Al GORE . Je suis persuadé que le nouveau Président , comme d'ailleurs l' aurait fait certainement Al GORE , dans la situation , je dirais , de moitié-moitié où il se trouve , aura à cœur d' être vraiment le Président de tous les Américains .
Et ça , c' est capital . Un Président , élu au suffrage universel , doit en toute hypothèse , et quels que soient les résultats des élections , avoir la profonde conviction , et donc le comportement , qu' il est le Président de tout un peuple et non pas uniquement de ceux qui l' ont élu . Et ça , c' est capital . Et je suis sûr que ce sera .
Il y a eu des incidents . Je constate que la nation américaine a traité ça avec beaucoup d' élégance , sans aucune crispation particulière , et je le répète , dans un très grand souci de respecter ses institutions , sa Constitution . Et ça c' est capital . Quand un peuple respecte sa Constitution , il assure ses libertés fondamentales .
Je n' ai pas entendu le Premier ministre dire cela . Pas du tout .
Oui , peut-être , mais il n' a pas du tout dit que le Président serait affaibli .
Et je ne crois pas du tout que le Président américain sera affaibli . Je crois que ce sera un Président , le Président de tous les Américains et un Président qui réussira plus ou moins bien en fonction de ses qualités personnelles , mais qui ne sera pas contesté .
Je voudrais commencer par vous dire quelque chose à ce sujet . Faire deux rapides réflexions . Je vois l' importance que l' on attache à l' ensemble des affaires entre guillemets , et j' entends ici ou là parler de crise morale , de crise politique , de crise .
Je voudrais qu' on revienne un peu tout de même aux faits . Pour que les Français sachent de quoi il s' agit . Ce dont il s' agit , ce sont des faits qui sont intervenus à la fin des années 80 et au début des années 90 , liés au financement des partis politiques , de tous les partis politiques , dont les dépenses à cette époque ont connu une forte croissance , liée en particulier à la croissance de la publicité , et qui n' avaient évidemment pas les moyens normaux de les assumer . Et à partir de là il y a eu une dérive qui a conduit ces partis à rechercher par tous les moyens de l' argent et à rechercher cet argent . Où ? Eh bien là où il était , c'est-à-dire dans les entreprises . On a donc eu un phénomène dangereux qui s' est développé et dont on n' a pas pris conscience à temps , ni conscience des conséquences qu' il pourrait comporter sur le plan de l' éthique et de la morale . Cela , c' est un fait . À partir de là , devant le développement de ce phénomène , on a commencé à réagir . Je me permets de vous dire que j' ai été le premier à le faire . En 1988 , mon gouvernement , j' étais Premier ministre , a déposé la première loi relative au financement des partis politiques . Bon . En 1990 , monsieur ROCARD , monsieur Michel ROCARD , Premier ministre , a amélioré cette loi . Elle a été à nouveau améliorée en 1993 , elle l' a été surtout par monsieur BALLADUR en 1995 , qui , lui , a pris des décisions essentielles . C'est-à-dire l' interdiction pour les entreprises de faire des dons aux partis politiques . Jusqu' ici c' était légal , autorisé , dans certaines limites . Et décision d' autre part de limiter , ce qui était sage et nécessaire , le niveau des dépenses autorisées pour une campagne électorale quelle qu' elle soit . La situation s' est donc , du même coup , assainie . Les partis politiques n' ont plus eu besoin de trouver autant d' argent et ils ont été limités par les contrôles dans l' argent qu' ils recevaient . Les partis ont été contrôlés , de façon très stricte , par des experts . Bien . Voilà la situation . Ce qui veut dire que , aujourd'hui .
Aujourd'hui ces pratiques n' ont plus cours . Ce qui ne veut pas dire qu' il ne faut pas les condamner , naturellement mais elles n' ont plus cours . Cela me permet de conclure ma première remarque . La deuxième sera très brève . Il n' y a pas de crise morale ou de crise politique en France aujourd'hui . Il y a le fait qu' on doit assumer et qu' il faut assumer des événements qui se sont passés il y a 10 ans , ou il y a un certain nombre d' années , et il est nécessaire de les assumer . Et ça c' est le rôle de la justice qui doit le faire en toute sérénité et en toute liberté naturellement , mais il n' y a pas aujourd'hui de phénomène de cette nature . Pourquoi est -ce que je dis ça ? Parce que le développement médiatique qu' on donne à cela a deux conséquences . La première c' est qu' il atteint directement la démocratie . On explique cela aux Français qui ont l' impression que c' est la situation actuelle et on nourrit ainsi le vieux penchant , vous savez " tous pourris " dont on sait très bien les conséquences qu' il peut comporter , les drames auxquels il peut conduire . C' est extrêmement dangereux . Je dis non . Et je dis aux Français vous n' êtes pas dans un pays où la corruption règne . Il y a eu des abus , ils seront sanctionnés , mais aujourd'hui nous ne sommes pas dans un pays corrompu . Et deuxièmement , sur le plan international , je suis tout de même très frappé de constater que l' on donne une image qui n' a rien à voir avec la réalité de la situation aujourd'hui en France . Ceci est très préjudiciable à notre image bien sûr , mais aussi à nos intérêts . Alors je souhaite que la " justice spectacle " -parce que ce n' est pas la justice qui est en cause , c' est une certaine exploitation qui est en cause- , s' arrête un peu . Qu' on retrouve la raison parce qu' il est dangereux pour la démocratie , il est dangereux pour la France que l' on fasse , par amalgame , croire à tout le monde que l' on est dans une situation qui n' est pas la nôtre alors que nous sommes en train de rechercher les coupables et ça , ce n' est pas vous qui pouvez le dire , ce n' est pas moi , c' est la justice et qu' elle le fasse sereinement !
Et ma deuxième remarque , c' est que , en toute hypothèse , et ça a toujours été ma position , il ne saurait y avoir d' amnistie . Cela c' est clair . Je le dis parce qu' on en a parlé , on ne traite pas ces problèmes par la voie de l' amnistie ou de je ne sais quelle repentance .
On ne traite pas ces problèmes de cette manière . S' il y a eu des choses condamnables , elles doivent être condamnées . Mais pour les condamner , il faut s' en remettre à la justice et à elle seule . En respectant les principes fondamentaux de la justice en France , c'est-à-dire notamment le secret de l' instruction et aussi la présomption d' innocence qui a été trop souvent bafouée . Je fais une entière confiance à la justice dont le rôle est difficile , surtout en raison de cet environnement médiatique , il faut y faire attention , il en va de la démocratie et il en va de l' image de la France et de ses intérêts à l' extérieur .
Vous n' attendez pas de moi que je porte un jugement sur ce que font des juges .
Attendez , sur l' homme , c' est tout à fait différent . Je n' ai pas l' intention , Monsieur POIVRE D' ARVOR . je suis es-qualité , en tant que Président de la République , garant de l' indépendance de la justice . Vous n' attendez pas de moi que je porte un jugement sur ce que fait la justice . Ce que je dois faire c' est assurer son indépendance . Cela c' est l' essentiel et ça m' interdit naturellement de porter quelque jugement que ce soit sur ce qu' elle fait . Je considère d'ailleurs que ce qu' elle fait , elle le fait bien . Et je n' ai , de ce point de vue , aucune réserve à faire d' aucune sorte .
Alors si vous me demandez ce que je pense de Michel ROUSSIN , je vous dirai que j' en pense le plus grand bien . J' ai connu Michel ROUSSIN , qui était un jeune officier de l' armée française , un jeune officier de gendarmerie , quand je suis arrivé la première fois à Matignon . Il a fait ensuite une fort belle carrière . D'abord auprès de moi et ensuite au gouvernement et j' ai été malheureux , malheureux de ce qui lui est arrivé . Je voudrais tout de même vous faire remarquer là aussi les conséquences de cette spectacularisation des choses . ROUSSIN a été mis en examen , quand il était ministre . Avec beaucoup d' élégance il a immédiatement démissionné . Cela été pour lui un véritable drame , pour lui et pour sa famille . Et puis cela a duré quelque temps et au bout du compte il a eu un non-lieu . Alors là , personne n' en a parlé , naturellement . Donc je dis : " faisons attention " . Il y a un minimum de respect qu' il faut avoir pour la personne humaine et ça c' est vrai de la part de tout le monde , c' est vrai de la part du Parlement , c' est vrai de la part de l' exécutif , c' est vrai de la part de la justice , c' est vrai de la part des médias . Un certain respect de la personne humaine .
Monsieur POIVRE D' ARVOR , d'abord , je ne le savais pas , première réponse . Je ne le savais pas pour une raison simple , c' est que , en tant que Président du RPR , je ne me suis jamais occupé , ce n' était pas ma fonction , pas plus que ce n' était celle , j' imagine , des autres responsables d' un grand parti politique , des problèmes de financement . Mais surtout il y a une deuxième raison , je vais vous dire le fond de ma pensée , je ne porte , naturellement , aucun jugement sur l' affaire elle-même . Elle est entre les mains de la justice .
Si elle est avérée , elle est grave . Je vais vous dire très franchement une chose , je ne peux pas y croire . Je ne peux pas y croire . Qu' il y ait eu des ententes avec une entreprise par-ci , une entreprise par-là , cela c' est tout à fait probable . Cela faisait partie de ces dérives que je dénonçais tout à l' heure , et qui doivent être recherchées et , le cas échéant , condamnées . Mais qu' il y ait eu un système , où les partis politiques de la majorité , de l' opposition se seraient mis ensemble pour se partager je ne sais quel gâteau ? Si c' est démontré , je serai le premier à le condamner . Mais honnêtement , honnêtement , je n' y crois pas beaucoup .
Vous voyez Monsieur POIVRE D' ARVOR , en 1995 , la loi BALLADUR a eu pour effet d' interdire le financement des partis politiques par les entreprises . Avant , elles pouvaient . Les entreprises finançaient , dans certaines limites , les partis politiques . Donc il était très difficile de distinguer ce qui était légal dans ces versements de ce qui ne l' était pas . À partir de 1995 , les choses sont claires : tout versement d' une entreprise à un parti politique , quel qu' il soit puisqu'ils sont tous concernés , devient illégal . Là ça ne se discute plus . Donc le problème , c' est de savoir ce qui c' est passé à partir de 1995 , à partir du vote de la loi . Est -ce que ces pratiques , si elles ont eu lieu avant et je suis sûr qu' elles ont du avoir lieu dans une certaine mesure , j' imagine , d'après ce que j' entends , si elles se sont poursuivies alors qu' elles étaient illégales , c'est-à-dire après le vote de la loi 1995 , alors là , c' est beaucoup plus condamnable , si j' ose dire . Et là , je considère qu' il faudrait sérieusement envisager de demander le remboursement des sommes en question , à partir du moment où la loi a interdit les versements d' argent par les entreprises aux partis politiques .
Je ne porterai pas de jugement sur le cas particulier que vous évoquez .
C' est exact . Mais qui était depuis , tout à fait dans des fonctions judiciaires d' une indépendance totale . Je dirai simplement que cela me préoccupe un peu de voir un haut magistrat , je pourrais dire la même chose d' un haut fonctionnaire , injustement et grossièrement injurié , et qui est obligé ou qui se croit moralement obligé , de donner sa démission , est quelque chose qui n' est pas normal et qui est dangereux pour la démocratie .
Monsieur POIVRE D' ARVOR , on a parlé des affaires . On évoque cette affaire de monsieur MÉRY . Je voudrais tout d'abord vous dire une chose . Je vous l' ai rappelé tout à l' heure , j' ai été le premier à prendre conscience parmi les responsables politiques des dérives et des dangers des financements incontrôlés des partis politiques et le premier à présenter une loi qui a été ensuite améliorée , mais enfin , j' ai été le premier à en prendre conscience . Je suis le premier responsable politique , Premier ministre , à avoir fait un discours à l' Assemblée nationale pour présenter une loi destinée à limiter ou à interdire ces dérives . J' ai toujours voté ou je me suis toujours prononcé contre l' amnistie . Toujours . Lorsqu' en 1990 , le problème s' est posé , j' ai voté contre la loi , non pas parce qu' elle prévoyait le contrôle des financements , mais à cause de l' amnistie . Et depuis je n' ai jamais changé de cap .
En 1997 , c' est moi qui ai réuni une commission , dont j' ai donné la présidence au Premier Président TRUCHE , pour une réforme de la Justice , de façon précisément à donner plus de moyens , plus d' indépendance , plus de facilités aux magistrats pour qu' ils recherchent , notamment tout ce qui pouvait se faire et qui n' était pas conforme à la loi , au droit , à la morale , à l' éthique .
Je voudrais vous dire que je n' ai , dans ce domaine , de leçons à recevoir de personne . Alors quand je vois que l' on prétend que je suis allé dans le bureau d' un de mes collaborateurs pour assister à la remise , par quelqu'un avec qui je n' ai jamais eu de relation personnelle , d' une valise de billets . Eh bien , je vais vous dire , dans un premier temps , je suis stupéfait et dans un deuxième temps , je suis profondément blessé .
Je me suis engagé , en politique , en Corrèze puis à Paris et dans des responsabilités nationales avec une certaine idée de l' éthique , de la morale incompatible avec ce genre de choses . Si vous interrogez les gens qui me connaissent en Corrèze ou à Paris ou ailleurs -je ne parle pas du milieu politique- , vous trouverez des gens qui disent sur moi des choses agréables , d' autres des choses désagréables . Vous en trouverez qui me critiquent ou d' autres qui m' approuvent . Vous n' en trouverez jamais qui disent que je suis un homme d' argent ou que je suis un homme qui pourrait transiger avec l' honnêteté ! Et c' est la raison pour laquelle , Monsieur POIVRE D' ARVOR , cette affaire dans laquelle je ne peux rien dire , car je ne peux même pas , vous le savez , c' est contraire à la tradition républicaine , porter plainte en diffamation ou faire quoi que ce soit en raison de la séparation des pouvoirs , cette affaire m' a profondément blessé .
Non , non , Monsieur POIVRE D' ARVOR . Non . Malheureusement . Vous touchez là un problème important , car je sais bien qu' une immense majorité des Français -il y a eu des sondages sur ce point-se disent : " Mais , le Président de la République , il est quelqu'un comme tout le monde et donc si un juge veut l' interroger , il doit pouvoir l' interroger " . Il faut savoir et comprendre les choses . Mon intérêt et ma pente naturelle seraient d' accepter . Être entendu comme témoin me permettrait de tordre le cou à un certain nombre de rumeurs , d' insinuations que font courir un certain nombre de gens sachant parfaitement que je ne peux pas me défendre . De la même façon , je pourrais changer la tradition républicaine et décider de porter plainte en diffamation à l' égard d' un certain nombre de choses que j' entends ou que je lis contre moi , dans le cadre de toutes ces manipulations , de toute cette volonté de déstabiliser les hommes politiques et notamment , naturellement le chef de l' Etat pour des raisons que je ne tiens pas à développer , et néanmoins je ne le fais pas . Le chef de l' Etat tient son pouvoir de l' ensemble des Français . Il est le garant de la continuité de l' Etat . Il ne peut pas être soumis au pouvoir législatif , ni au pouvoir judiciaire , ni d'ailleurs au pouvoir militaire , c' est pour cela , notamment , qu' il est le chef des armées . Tous ceux qui m' attaquent sachant très bien que je ne peux pas me défendre , que je ne peux pas être entendu , que je ne peux pas porter plainte en diffamation , peuvent dire tout ce qu' ils veulent en toute sérénité et sans courir aucun risque . Je suis la victime permanente dans cette affaire .
Attendez , ce sont les servitudes de la fonction . Il y a aussi ses grandeurs , la séparation des pouvoirs . Je suis le gardien , je suis le garant de l' indépendance de la Justice , je préside le Conseil supérieur de la magistrature , je nomme les magistrats au terme d' une procédure qui leur garantit cette indépendance . Je ne peux pas dépendre d' un magistrat .
Pour quoi que ce soit , tant que je suis en fonction , c' est un système qui existe dans toutes les constitutions des grandes démocraties , c' est le système dont j' ai hérité et c' est celui que je transmettrai à mon successeur .
. Je crois qu' il commettrait une grave erreur et que là , encore par insouciance ou par démagogie , il mettrait en cause quelque chose d' essentiel dans nos institutions . Il faut respecter la constitution , Monsieur POIVRE d' ARVOR , d'autant , qu' il n' y a pas de vide juridique pour le chef de l' Etat . Si le chef de l' Etat a fauté ou si il faute , il y a une responsabilité . Il est élu par l' ensemble du peuple français , dont il tient sa légitimité , il répond devant le peuple français , c'est-à-dire devant ses représentants , et c' est la Haute Cour de Justice . La Constitution a prévu les choses . Si le chef de l' Etat a fauté avant ou faute pendant ses fonctions , il y a une procédure particulière qui est la Haute Cour de Justice et qui est conforme à l' esprit même des institutions . Le chef de l' Etat n' est pas un citoyen tout à fait comme les autres , il assure la continuité de l' Etat , il la garantit .
Je n' ai pas vu cette réflexion ! Mais je ne fais pas ce genre de songe .
Là je vous arrête , je ne ferai pas de personnalisation , je ne ferai aucune personnalisation . Ce n' est pas dans ma fonction et je n' ai pas de jugement à porter ni sur un ministre ou sur qui que ce soit . Je vous ai dit les principes qui fondent mon action , ma volonté et ma détermination à assurer d' une part l' indépendance de la Justice , qui fait bien son travail et d' autre part à faire en sorte que si il y a eu des fautes commises , elles soient sanctionnées . Ceci étant , je le répète , ce que je souhaite c' est que l' on garde raison et que l' on ne condamne pas les gens avant même que la justice ne l' ait fait . Je ne peux pas admettre que les gens soient ainsi traités , sans aucun égard pour leur personnalité , pour leurs droits , pour la présomption d' innocence qui est à la base même de notre justice , par des irresponsables qui cherchent uniquement à se tailler des succès personnels . Ce n' est pas admissible . Il faut respecter les gens . La première réforme à faire c' est que chacun fasse son travail .
Pas du tout . Si chacun fait son travail convenablement , les choses seront bien gérées . Nous avons un Parlement , des hommes politiques qui doivent faire la Loi , qu' ils fassent la Loi . Nous avons des juges qui doivent dire le Droit , et ils le disent bien . Et que l' on cesse de vouloir en permanence mélanger les genres et pour servir des opérations politiciennes les plus basses , d' essayer de déstabiliser les uns et les autres , quand ce n' est pas simplement pour vendre du papier . Que l' on cesse par respect pour la Démocratie , pour la France , pour l' Homme . Que l' on cesse ce genre d' abus . Voilà ce que je voulais dire , cela me paraît important , et je fais confiance à chacun pour assumer son rôle . Nous ne sommes pas , je le répète , dans un pays en crise , ni morale , ni politique . Nous sommes dans un pays qui est plein de dynamisme , dont on voit tous les jours les succès à l' extérieur . Moi qui voyage je m' en rends compte . On voit à quel point dans tous les domaines le dynamisme permet le progrès , nous voyons une jeunesse formidable qui s' est lancée dans les nouvelles technologies , et voilà que l' on essaye de donner une autre image de notre pays mais ce n' est pas l' image de notre pays .
Je vais vous dire une chose Monsieur POIVRE d' ARVOR , là encore , nous sommes en 2000 .
Personne ne peut sérieusement contester que nous soyons en 2000
Les élections présidentielles et législatives , ou législatives et présidentielles , auront lieu en 2002 . Entre temps , il y a 2001 . Et moi , je ne suis pas découragé par quoi que ce soit-d'ailleurs vous savez , pour me décourager il en faut beaucoup , j' en ai vu de toutes les couleurs , et j' ai une idée claire de ce que je souhaite pour la France , elle est partagée ou pas partagée , mais je n' en changerai pas- . Ce qui m' intéresse , c' est que 2001 doit être une année utile pour la France , c'est-à-dire une année où l' on fait les réformes qui sont nécessaires , où l' on profite de la croissance que nous avons aujourd'hui , heureusement , pour faire ces réformes . Que l' on se mette en situation de proposer , le moment venu , aux Français des choix aussi clairs que possible , et aussi sérieux que possible .
À partir de là , l' année 2001 ayant été bien utilisée , ayant été utile pour les Français et donc , pas consacrée à la bataille politicienne , nous arriverons normalement et dignement aux échéances de 2002 .