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de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
J. Chirac - 2 avril 2002
Invite de l'emission "
, france_europe_express" , _ sur_france_trois_(interroge_par_christine_ockrent - gilles_leclerc_et_serge_july _ )
Tout d' abord , je voudrais dire que cette cérémonie , ce matin , était très émouvante , très forte . C' était un vrai hommage rendu , à Nanterre et , au-delà de Nanterre , par la Nation aux victimes de ce drame et à celles et à ceux qui , dans l' expression démocratique de leur fonction , c' est - à - dire au cœur de notre démocratie , dans un Conseil municipal , ont été victimes . Pour ce qui concerne les propos que j' ai tenu et auxquels je n' ai strictement rien à changer ou à enlever , je vous laisse l' entière responsabilité de votre appréciation .
D' abord ce ne sont pas des incidents . Ce sont des actes très graves parfaitement contraires à l' esprit de la République , à la tolérance , au dialogue , au respect de l' autre , qui sont les fondements même de la République . Nous devons tout faire pour que ces actes soient sanctionnés , pour que ceux qui les ont commis soient gravement punis , sérieusement punis .
Deuxièmement , on ne peut pas parler de communautarisme , dans le cas particulier , même si c' est un phénomène qui existe et que je récuse . Là , il s' agit d' agressions à l' égard de personnes , de biens , de symboles d' une communauté juive qui , par ailleurs , est une communauté totalement intégrée dans la France . Il faut bien comprendre que , quand une synagogue est l' objet d' un attentat , c' est en réalité la France qui est humiliée . Quand un juif fait l' objet d' une agression , ce sont les Français qui sont agressés . C' est notre Nation , c' est la conception que nous en avons . La Nation , ce n' est pas seulement un héritage , c' est un avenir pour nous , c' est la garantie de nos libertés et nous devons nous assurer que conformément à l' esprit de la République toutes les sensibilités peuvent être exprimées et doivent être respectées et représentées .
Non , pas du tout chère Madame .
Le modèle républicain doit tout simplement être respecté . C' est un modèle qui implique le respect des autres .
Oui , bien entendu . D' ailleurs vous aurez observé que , sur ce point , il n' y a pas de divergence de vues exprimées au sein de la campagne . Nous sommes là , devant des actes graves qui doivent être compris comme tels et réprimés comme tels .
N' exagérons rien ce sont les résultats que je vois afficher ici et qui valent ce qu' ils valent .
Oui , mais enfin je veux dire qu' il n' y a pas , entre la personnalité et le projet , une si grande différence . Ce que , pour ma part , j' essaie de développer pendant cette campagne , c' est un projet , c' est de faire comprendre aux Français l' enjeu de ces prochaines élections . Nous aurons probablement l' occasion d' en reparler mais c' est cela l' essentiel .
Je ferai une première remarque c' est que je ne connais pas d' autres démocraties dans lesquelles il y a autant de candidats dans une élection de ce genre .
Non , je crois que c' est une caractéristique française .
Ce qui m' amène d' ailleurs à la deuxième réflexion . C' est que , spontanément , dès que l' on se pose une question en France , la première réponse est : il n' y a qu' à changer la loi ou la Constitution , ce qui permet , d' ailleurs , de faire de la France non seulement le recordman du nombre des candidats mais également le recordman de l' instabilité constitutionnelle et législative . Ce qui n' est pas , à proprement parler , un gage de très bonne et forte démocratie . Nous avons des lois . Nous avons des institutions . Respectons - les et cessons surtout , chaque fois qu' il y a un problème , de les mettre en cause . S' il y a lieu de changer quelque chose , faisons - le non pas dans l' improvisation , non pas dans l' immédiat face à une difficulté quelconque et sans aucune réflexion , faisons - le après avoir réellement réfléchi aux choses .
Non , je ne dirai pas que c' est un problème de santé démocratique , je dirai que c' est un problème de tempérament national mais enfin cela peut s' éduquer un peu .
Je n' ai aucun commentaire à faire sur les déclarations du Président du Front national .
Je crois que cela a toujours été comme cela et cela continuera de l' être .
Je ne crois pas que c' était beaucoup plus . Cela mériterait d' être vérifié mais ce n' est pas un changement substantiel .
D' abord , il n' est pas dans la tradition , pour répondre à la dernière question de présenter une équipe à une élection présidentielle . On présente un homme .
Deuxièmement , je ne suis pas sûr qu' Eric ait raison lorsqu' il dit que le quinquennat est de nature à modifier les rapports entre le Président de la République et le Premier ministre . Je ne le pense pas .
Et , enfin , je crois que nous avons des institutions qui ne sont certainement pas parfaites , mais qui ont fait la preuve de leur efficacité avec leur faiblesse , avec leur force . Et , qu' au total , on serait bien inspiré , pour une fois dans l' histoire , de conserver nos institutions s' en , sans cesse , les remettre en cause .
Qu' est -ce qui vous fait dire cela , Monsieur JULY ?
Ça ! On peut se poser toutes les questions que l' on veut . C' est évident .
Je ne le pense pas . Je ne pense pas que , de ce point de vue , le quinquennat ait changé quoique ce soit . Naturellement , dans une élection présidentielle , les institutions en France étant ce qu' elles sont , cela veut dire qu' un homme présente un projet , donne sa vision de la France et , donc , son projet . Cela ne veut pas dire , pour autant , qu' ensuite le gouvernement ne sera pas en charge de l' application de ce projet , le Président fixant les grandes orientations . J' ai tout de même fait un petit pas dans la direction qu' évoquait , tout à l' heure , l' internaute , Eric . Je ne sais pas si le Président doit chaque année rendre compte . Après tout , pourquoi pas ? .
Cela n' aurait rien de choquant , ni de contraire à l' esprit de notre démocratie . En revanche , j' ai pris un autre engagement , c' est celui de demander au gouvernement , chargé d' appliquer les grandes orientations que j' ai définies , de présenter chaque année le bilan de son action devant le Parlement et d' engager sa responsabilité sur ce bilan .
Tous les ans , en fin d' année . J' ai pensé qu' il était légitime , sans que cela exige la moindre modification constitutionnelle , naturellement , que le gouvernement rende compte de la façon dont il a appliqué les orientations générales que le chef de l' Etat a définies , de façon à ce qu' on puisse savoir si les choses ont été réellement faites . Si elles ne l' ont pas été , pourquoi ? Et , si les raisons qui font qu' il y a des différences , sont justifiées ou non .
Nous sommes tout à fait entre nous .
Je vais vous dire une chose . Votre temps est précieux . Nous venons de perdre vingt secondes pour ne rien dire .
Eh bien , tout simplement , je n' ai pas l' intention de faire de confidences sur un sujet qui n' est pas d' actualité .
Je suis très sensible à ce qu' a dit Monsieur BOVÉ sur , non pas la souveraineté alimentaire , mais le droit des peuples . Et , ceci est en contradiction avec une règle que l' on cherche à nous imposer d' un peu partout et qui consiste à orienter les pays en développement vers les grandes cultures d' exportation dont chacun sait qu' elles sont très aléatoires .
C' est en règle générale , tous ceux qui parlent du développement . Vous savez bien que la France , en particulier , est accusée de vouloir protéger son agriculture et donc , d' insuffisamment s' ouvrir en particulier aux importations des pays en développement . Ce qui d' abord est faux . L' Europe est le marché le plus ouvert du monde .
Et , deuxièmement , je ne suis pas certain - et sur ce point , je pense que la réflexion de Monsieur BOVÉ est fondée- , que les pays aient intérêt à être orientés vers les marchés vers l' exportation de leurs produits agricoles , c' est - à - dire vers des marchés qui sont par essence spéculatifs et , par conséquent , qui peuvent connaître des hauts et des bas . Alors que l' autosuffisance alimentaire est un élément essentiel pour les citoyens de ces pays .
Absolument .
Je crois que la France et même je suis sûr que la France est , notamment sur le plan de la création , le pays de la liberté . Elle l' est depuis longtemps . Et , sauf quelques moments , quelques accidents .
De l' histoire , c' est vraiment un pays reconnu pour être le pays de la liberté . Et , donc , l' épée de Damoclés , évoquée par Catherine MILLET , est une épée , il faut bien le reconnaître , en carton . Ceci étant , je suis contre , naturellement , toutes espèces de censure , et notamment de censure sur la création . En revanche , on ne peut pas exclure que certains , par le biais de la télévision , par le biais du cinéma , puissent avoir , sous prétexte de création , des appels au meurtre , des appels au racisme , des actions m' étant en cause la protection de l' enfance , et cetera . Là , il faut bien tout de même une limite , à condition , bien entendu , .
Si tout à fait , à condition qu' elle soit appréciée par le juge et non pas par le politique . Cela va de soi . Je ne crois pas qu' on ait vraiment en France à se plaindre . En tous les cas , je suis un farouche défenseur de la liberté de création .
Sur ce sujet , c' est curieux , nous n' avons pas entendu exactement la même chose . Cela arrive . Je ne remets pas en cause , naturellement , les 35 heures . Oui , je veux que les choses soient claires .
Tout simplement parce qu' elles ont été décidées et qu' il n' y a pas lieu , à mon sens , de le remettre en cause . Je note , néanmoins , que nous sommes aujourd'hui le pays qui , parmi les grandes nations industrielles , et notamment européennes , travaille le moins . Alors , il ne faut pas s' étonner que nous soyons descendus , en matière de revenu par habitant , à la douzième place sur quinze dans l' Union européenne , ce qui n' est tout de même pas brillant . Et , à la onzième place sur le plan du chômage . C' est un fait . Ce ne sont pas mes informations , mes statistiques , ce sont celles de l' Union européenne . Il faut savoir qu' il y a un lien direct et qu' on s' appauvrit . On travaille moins et on s' appauvrit , ce qui n' est pas un gage de dynamisme .
Et un gage de création d' emplois , d' activités , et cetera .
On l' a décidé . Chacun a sa position sur ce point . Moi , je ne remettrai pas en cause les 35 heures . En revanche , la méthode qui a été employée et qui a consisté , sans aucune espèce de concertation avec qui que soit , et notamment avec les organisations syndicales , dans le cadre d' un dialogue social , que le gouvernement a toujours ignoré et ne veut pas réellement promouvoir comme un moyen de progrès social , à faire la même chose pour tout le monde , comme si toutes les entreprises , toutes les activités , tous les Français avaient exactement la même taille , le même poids , la même ambition . Ce qui est évidemment absurde .
Vous avez d' une part une loi qui , à l' évidence , est inapplicable dans un certain nombre de secteurs , sauf à faire fermer des entreprises . Ce n' est pas ce que l' on cherche .
Et d' autre part , vous avez un système où celui pour une raison quelconque - parce qu' il veut changer de maison , d' appartement parce qu' il a un enfant- , veut gagner un peu plus , ne peut pas gagner un peu plus en travaillant un peu plus . Je dois dire que c' est vraiment une méthode tout à fait étonnante .
Alors , je dis donc que nous avons la nécessité d' un aménagement , un assouplissement . On ne l' évitera pas . Seulement , je ne suis pas pour la décision idéologique , bureaucratique , imposée . Je suis pour la concertation . Il faut simplement que ceci fasse l' objet d' un dialogue social , d' une concertation avec les organisations syndicales et professionnelles . C' est une nécessité et je suis sûr que cela aboutira .
Nous avons cette caractéristique , aussi , en France de changer en permanence le droit , la règle , la loi . Je m' insurge contre cela . C' est une des raisons , cette incertitude , qui éloigne les investisseurs étrangers de notre pays . Quand on a créé un droit , il est pérenne . Je ne propose pas de le remettre en cause , pas sur ce cas particulier , mais tout simplement , parce que c' est une mauvaise méthode de travail .
Je n' imposerai rien , je vous l' ai dit .
J' estime que c' est une négociation qui , par entreprise , par branche , sur le plan national , doit faire l' objet d' une concertation entre les organisations syndicales et patronales , de façon à être réaliste , à intégrer les réalités de la vie d' une part , et les inspirations légitimes des travailleurs , d' autre part . Ceci étant , je ne veux rien imposer . Je dis simplement que cela se fera naturellement , parce que c' est la vie et qu' on n' impose pas des règles sociales comme cela a été fait uniquement pour des raisons idéologiques .
Naturellement .
Là , encore , pour être clair , je voudrais d' abord dire , de façon à échapper à toute polémique , que je suis un farouche partisan du système français de répartition .
Et qu' il est hors de question de le mettre en cause . Enfin , il est en cause car il est en grand danger . Il faudra donc le restaurer et , pour cela , il faudra un effort collectif , et l' Etat devra y prendre , bien entendu , sa part et une part qui sera forcément importante . A partir de là , j' estime que celui - et ils sont nombreux- , qui veut pour ses vieux jours , économiser de façon à améliorer sa retraite , doit pouvoir le faire et le faire en franchise d' impôt . Cela , c' est un système type , celui des fonctionnaires . Je ne vois pas pourquoi , en France , il y aurait deux catégories de Français : ceux qui peuvent améliorer leur retraite , les fonctionnaires , et c' est très bien comme cela , et ceux qui ne le peuvent pas . Ce que je souhaite , c' est que le système soit étendu . Naturellement , je ne suis pas du tout pour en faire une affaire privée . Je l' ai dit à maintes reprises .
C' est pour cela que je l' appelle à la " française " , c' est - à - dire un système qui soit issu d' une négociation , là encore , au terme d' un dialogue social entre les grandes organisations syndicales et professionnelles .
C' est ce que je suggère .
Il y a aussi l' égalité entre les femmes et les hommes dans l' entreprise qui doit faire l' objet de la négociation . Il faut une grande négociation . Cette négociation est urgente . Cette concertation est urgente . Elle a trois partenaires là , ce n' est pas seulement le dialogue social . Il y a l' Etat , naturellement , puisqu' il est responsable et qu' il apportera une part non négligeable de ce qui est nécessaire pour rétablir et restaurer notre système de répartition . Et puis , il y a les organisations syndicales et les organisations professionnelles . Il faut que cette concertation démarre très rapidement , c' est - à - dire ce sera , à mon avis , l' un des premiers points sur lequel devra s' engager un nouveau gouvernement . Et au terme de cette concertation il faudra bien , dûment éclairée , que l' Etat fasse des propositions .
Je n' exclus aucune possibilité étant personnellement favorable au principe du référendum , je n' exclus aucune possibilité . Ne me faites pas dire que j' ai proposé un référendum dans cette affaire , nous sommes bien d' accord .
Je n' exclus rien . Je n' exclus aucune formule démocratique .
Je vous dirais simplement que le MEDEF , c' est le MEDEF et moi , c' est moi ! Il n' y a pas de lien particulier .
Moi , je ne diabolise personne . Cela n' est pas du tout dans ma nature . Je vous le dis tout de suite , Madame OCKRENT , je ne diabolise personne . Nous sommes dans un Etat de droit et dans une démocratie respectueuse des valeurs de la République que j' évoquais tout à l' heure , et par conséquent , je respecte tout le monde . Cela est tout à fait clair . Je suis suffisamment .
Il est naturel que tout le monde participe au débat politique , ce n' est pas de l' ingérence . Nous sommes en démocratie .
Tout le monde a le droit de participer à un débat politique . Tout le monde s' exprime à sa façon . Au nom de quoi , voulez -vous priver quelqu' un du droit de s' exprimer dans un débat politique ?
Les patrons , ce n' est pas une race maudite , n' est -ce pas ?
Ceci étant , ils s' expriment leur propre sentiment . Ils sont libres de le faire et ils doivent le faire et c' est leur vocation de le faire comme les syndicats , comme les associations , comme les partis politiques et comme l' ensemble de celles ou de ceux qui veulent participer au débat public . On se plaint suffisamment que le débat public n' intéresse pas assez les Français , voilà que maintenant , lorsque quelqu' un s' intéresse à quelque chose , vous le lui reprochez .
Je suis de ceux qui souhaitent une participation aussi active que possible , de tous les Français à un grand débat national qui est essentiel , puisqu' il s' agit de sortir d' une période de crise dans laquelle nous sommes depuis quelque temps alors que nous avons tous les atouts nécessaires pour surmonter les difficultés auxquelles nous sommes confrontés .
Je voudrais dire à votre correspondant que cela a été le grand débat du dernier Conseil européen à Barcelone et où la France a défendu , avec beaucoup de fermeté , ses services publics , non pas pour le principe mais tout simplement en fonction d' une exigence qui , pour nous , est essentielle : c' est le droit de tous les Français , partout , à avoir le même service . Et on ne peut pas concevoir qu' il y ait des services meilleurs , ici ou là , pour des raisons géographiques ou économiques . Et donc , nous sommes de ce point de vues , je dois le dire , unanimes , enfin unanimes parmi les principales forces politiques , à vouloir défendre le service public . Il ne faut pas confondre défense du service public et paralysie du service public . L' ouverture du service public , pour lui permettre notamment de faire les investissements nécessaires à l' étranger , est une chose que l' on peut parfaitement concevoir . Ce qui est essentiel , est d' en conserver le contrôle .
Je croyais que l' on allait arriver à la SNCF , n' est -ce pas , au point où nous en sommes ! Non . S' il y a des ouvertures - et elles sont probablement nécessaires , et c' est un point sur le lequel il n' y a pas de divergences de vues majeures au sein des forces politiques françaises -il est certain que le résultat ou le bénéfice devra en être versé pour l' essentiel .
Cela est une question qui n' a aucun sens . D' abord parce qu' il ne s' agit pas d' en faire un objectif . Deuxièmement parce qu' il ne s' agit pas de privatiser . Il faut utiliser les termes avec leur propre définition . Privatiser , c' est une chose , ouvrir le capital , cela en est une autre . monsieur JULY vous êtes trop savant , je ne l' ignore pas , pour me faire croire que vous ne connaissez pas la différence . Donc , ne polémiquons pas . Ce n' est pas la peine . Le sujet ne le mérite pas . Par conséquent , personne ne prétend privatiser les services publics . En revanche , la gestion , la saine gestion des services publics conduit , je dirais , tout le monde , à estimer que des ouvertures sont nécessaires pour permettre le développement de ces services publics et notamment à l' étranger dans le cadre européen . Si tel est le cas , je dis simplement que les bénéfices de cette ouverture doivent être prioritairement affectés à la consolidation de notre système de retraite par répartition .
Madame OCKRENT , je ne crois pas qu' on puisse aborder ce sujet par ce biais . Je vais vous dire pourquoi ? Nous avons en France un certain nombre de grandes entreprises et de moins grandes qui sont en permanence en train de s' adapter à la vie , aux nouvelles technologies , aux nouvelles méthodes de gestion .
Et qui réussissent fort bien . Nous avons la chance d' avoir en France , en particulier , des cadres et notamment des cadres supérieurs qui sont des gens tout à fait exceptionnels par leur qualité . Le monde entier le reconnaît . Hélas , un certain nombre est tenté de partir à l' étranger . C' est un autre problème . Pourquoi , sont -ils reconnus comme exceptionnels ? Parce qu' ils ont su faire évoluer les structures dans lesquelles ils travaillent , c' est - à - dire leurs entreprises au fur et à mesure de l' évolution des sciences , des techniques , de la gestion ou technologique . Pourquoi , est -ce que l' administration serait le seul domaine où on n' essaierait pas de faire de progrès , où on n' essaierait pas d' intégrer la notion de productivité ?
En utilisant , non pas l' évolution naturelle , cela c' est regarder les choses , permettez -moi de vous le dire , par un bout de la lorgnette qui n' est pas le mien . Il n' est pas question de poser le problème : est -ce qu' il y a trop de fonctionnaires , est -ce qu' il n' y en a pas trop ? Ce n' est pas du tout le problème . Le problème qui se pose , c' est de savoir si , le rapport coût d' efficacité de l' administration est bon . Quand on lit le rapport de la Cour des Comptes , on s' aperçoit qu' il n' est pas excellent , qu' il y a un certain nombre de corrections qui pourraient être apportées .
Les reproches sont sévères . Je ne les fais pas miens . Je constate , pour le moment , ce que disent les experts . Ce qui vous dire que nous devons , et là encore , dans l' intérêt même et avec les fonctionnaires , voir là où il n' y a pas assez de fonctionnaires pour assumer les responsabilités qui sont les leurs , là où il y en a trop , là où l' on peut améliorer la productivité . Dans quel but ? Non pas de diminuer le nombre de fonctionnaires . Ce n' est pas un objectif . En revanche , ce qui est capital , c' est de savoir si on peut leur donner davantage de responsabilités , de moyens , de possibilités de s' épanouir , de s' exprimer , de donner une impulsion nouvelle à l' administration . C' est cela le fond du problème .
Personne ne peut répondre à cette question qui n' a , permettez -moi de vous le dire , aucun sens . Ce qui est important , n' est pas de savoir s' il y aura 800000 contre 800000 . Ce qui est important , est de savoir si on aura une administration moderne et dynamique , qui a intégré les éléments de notre temps et si on aura des fonctionnaires heureux , satisfaits , dynamiques et contents de leur fonction . C' est cela le fond du problème .
Je voudrais tout d' abord vous dire ceux sur lesquels je suis d' accord .
Début 2000 , je suis allé à Berlin devant le Bundestag . J' ai fait un discours qui a fait un peu de bruit à l' époque , dans lequel , entre autres choses , je proposais la notion de Fédération d' Etat - Nation pour la première fois . Il y a eu quelques critiques .
Ou plus ou moins , je vais y revenir . Deuxièmement , je proposais que l' Europe se dote d' une Constitution et j' expliquais ce que j' entendais par Constitution qui permettait notamment de dire , qui fait quoi , avec précision et simplicité . Alors je crois que ce sont deux propositions que le Premier ministre reprend . Je ne peux que m' en réjouir . Je proposais également que l' on fasse une réforme du scrutin en France car effectivement ce scrutin aujourd'hui n' est pas satisfaisant . Je proposais de grandes circonscriptions avec quelque chose de majoritaire .
Que je reprends naturellement . Alors en ce qui concerne les points de désaccord , le Premier ministre semble , d' après ce que je comprends , proposer qu' il y ait un président de la Commission qui soit issu obligatoirement de la majorité qui s' est dégagée au Parlement européen .
Ce sont deux choses différentes . Vous êtes en train de confondre le président de la Commission et le président du Conseil .
Non , cela n' a pas de rapport . Je parle d' abord du président de la Commission . Nous parlerons après du président du Conseil , ce sont deux choses différentes , deux institutions tout à fait différentes . Alors le président de la Commission , dit monsieur JOSPIN , devrait être choisi obligatoirement au sein de la majorité du Parlement . J' y suis tout à fait hostile tout simplement parce que la Commission doit être indépendante des Etats , indépendante politiquement . C' est cela sa vocation . C' est cela sa nature et donc il ne convient pas de la politiser , voilà . Nous avons là deux avis divergents .
S' agissant du président du Conseil européen , j' ai fait mes propres propositions . Elles n' ont pas été rappelées pour ce qui concerne monsieur JOSPIN . Je suis pour un président .
J' ai proposé qu' il y ait un président . J' ai dit tout cela , très en détails dans un discours que j' ai prononcé le 6 mars dernier à Strasbourg .
. Je m' en réjouis et je propose qu' un président soit élu pour une période disons 4 ans , on peut discuter sur la durée et qu' il soit élu par les membres du Conseil .
Je vais y venir . Je prends les choses dans l' ordre . Je dirai d' abord que sur l' harmonisation de l' impôt sur les sociétés , j' y suis naturellement favorable , parce que cela consiste à baisser en France l' impôt sur les sociétés . C' est une manière de le faire -ce à quoi je suis favorable - et c' est une manière de s' excuser de le faire pour monsieur JOSPIN car nous ne pouvons pas indéfiniment avoir un impôt sur les sociétés qui soit beaucoup plus élevé chez nous que chez nos voisins car cela conduit aux délocalisations que nous observons , à l' absence d' investissements français en France et à l' absence ou l' insuffisance d' investissements étrangers en France .
De la même façon , monsieur JOSPIN , dites -vous , propose que les mesures fiscales soient prises à la majorité qualifiée . J' y suis aussi , tout à fait , favorable parce que cela veut dire que l' on va baisser la fiscalité française qui est la plus élevée de tous les pays européens mais il y a une certaine contradiction entre la politique qui a été conduite par le gouvernement et l' affirmation qu' il faut ainsi baisser .
. J' en viens maintenant au Pacte de stabilité parce que , là , il y a eu une polémique étonnante , mais vraiment étonnante . Qu' est -ce que le Pacte de stabilité ? Le Pacte de stabilité , je me permets de vous le rappeler , a été décidé par moi , contre l' avis de monsieur JOSPIN qui ne le voulait pas , à l' époque . Il est maintenant reconnu et il ne vous viendrait pas , j' imagine , à l' esprit , que je puisse ne pas respecter le Pacte de stabilité , par définition . Qu' est -ce qu' il dit .
. Il n' y a pas de calendrier dans le Pacte de stabilité , permettez -moi de vous le dire .
Il n' y a pas d' accord négocié , chère Madame . C' est une polémique qui ne repose sur rien . Alors je reprends , si on veut que les gens comprennent , comme c' est un peu compliqué , il vaut mieux que je puisse terminer mes phrases .
Le Pacte de stabilité dit quoi . Il dit que l' on ne peut pas avoir plus de trois % de la richesse nationale en déficit , cela est clair . Personne , à ma connaissance , ne remet en cause le Pacte de stabilité . Deuxièmement , cette soi - disant querelle sur l' année 2004 : le fait est que les ministres des Finances se sont réunis et fixés un objectif qui consiste à atteindre l' équilibre budgétaire en 2004 . Cet objectif n' a fait l' objet d' aucune discussion au sein du Conseil européen entre les chefs d' Etat et de gouvernement .
Je répète que les ministres ont décidé cela . Cet objectif n' a fait l' objet d' aucune discussion au Conseil européen c' est - à - dire au niveau de la décision entre les chefs d' Etat et de gouvernements . Alors , je suis tout à fait favorable naturellement à ce que l' on essaie d' atteindre cet objectif , bien entendu .
Je vais vous dire pourquoi . Je voudrais tout de même noter qu' il y a quand même quelque chose de contradictoire dans le fait que le gouvernement actuel , qui est le premier gouvernement , depuis huit ans , à avoir augmenté sensiblement les déficits - dont le ministre des Finances nous expliquait , il y a quelques jours , que hélas , on avait espéré faire 1 - 4 mais ce serait probablement 1 - 9 voire un peu au-dessus , c' est ce gouvernement qui vient essayer de donner des leçons aux autres en disant : il faut supprimer les déficits . Soyons sérieux . Je m' excuse .
On n' est pas sérieux dans cette affaire et je souhaite vraiment que sur des sujets de cette nature , on soit un peu sérieux . Alors moi , je vais vous dire quelque chose , nous n' avons aucun engagement officiel . Le gouvernement actuel a eu une politique qui a consisté à s' éloigner de cet objectif . Je dis que si on peut l' atteindre , il faut l' atteindre .
Mais ce dont nous avons besoin aujourd'hui , c' est une politique qui redynamise notre pays c' est - à - dire qui redonne toutes les chances aux travailleurs , aux entreprises de travailler , de produire , de créer de la richesse et de l' emploi . Pour cela il faudra prendre un certain nombre de mesures parmi lesquelles une diminution des charges , notamment fiscales et sociales , qui pèsent sur les entreprises , qui pèsent sur l' emploi et qui font que , petit à petit nous nous appauvrissons , je vous le disais tout à l' heure .
Alors ne comptez pas sur moi effectivement pour prendre des mesures uniquement parce qu' il faudrait atteindre un objectif en 2004 qui serait de nature à contrarier l' impulsion qui doit être aujourd'hui donnée à notre économie . Non , je ne le ferai pas . Le Pacte de stabilité ne l' impose pas . Je respecterai le Pacte de stabilité et , dans toute la mesure du possible , je respecterai l' objectif fixé par les ministres des Finances en 2004 , mais ce n' est pas impératif .
Je vais vous dire . Les dépenses de la questure et des services de la questure de la ville de Paris sont les plus réglementées , vérifiées , votées , d' ailleurs , par des commissions puis par le Conseil de Paris que l' on puisse imaginer . Et donc je n' ai pas de commentaires à faire là - dessus , si ce n' est que , pour une raison que j' ignore , s' il y a eu dans les services des cas de malversations ou de dysfonctionnements alors il appartient à la ville de Paris de porter plainte . Mais ce n' est pas à moi de vous répondre sur ce sujet . En revanche , je voudrais puisque je comprends que c' est la fin de l' émission , vous dire une chose , une question que vous m' avez posée indirectement quand vous m' avez demandé qui serait mon Premier ministre . Je n' ai pas voulu y répondre .
Non , je ne vais pas vous le dire . Mais je vais vous dire , en revanche , quelle sera ma majorité , si je suis élu , naturellement .
Nous avons aujourd'hui , je ne suis pas sûr que tous les Français en aient pris conscience , une situation qui n' est plus celle d' il y a 5 ans . Nous avons une opposition qui a fait son union , qui l' a manifesté à Toulouse et qu' elle a faite non seulement sur le plan politique , mais qui l' a faite également - notamment pour le deuxième tour- , sur le plan de sa vision et de son projet , qui est un projet dont le mien est fort proche naturellement . Nous avons donc une majorité unie et capable d' appliquer une politique .
C' était une impression qui était tout à fait justifiée par certains comportements antérieurs , mais aujourd'hui , elle est unie . Ce qui veut dire simplement que mon projet , si je suis élu , -ce qui me conduira d' ailleurs à m' engager totalement pour avoir une majorité susceptible de soutenir ce projet - aura une majorité pour être appliqué .
En revanche , qu' est -ce que j' observe à gauche , après 5 ans d' exercice du pouvoir ? J' observe qu' il n' y a plus de majorité . Il n' y a aucun rapport entre ce que disent les verts , les communistes , les chevènementistes et même au sein du Parti socialiste . On sent très bien qu' il y a les purs et durs , les moins purs et moins durs . Il n' y a en réalité aucune majorité capable de supporter le programme c' est - à - dire de soutenir l' action de monsieur JOSPIN .
Donc , moi , quand je vous propose quelque chose , c' est que , dans l' hypothèse où je suis élu et j' ai -il y a - une majorité nécessaire , pour soutenir ce projet tandis que ce n' est pas le cas pour la gauche . Je tiens simplement à le dire parce que c' est plus honnête comme cela .