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de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
F. Hollande - 11 mars 2014
Discours devant 1000 jeunes
Quand nous avons décidé de créer les emplois d' avenir , c' était un engagement , c' était une mesure , c' était une promesse . Vous êtes la réalité .
Qu' est -ce qui fait que , à un moment , on peut répondre à la question : est -ce que ce que nous avons fait a été utile , a été précieux , a été capable de changer une part de la vie des plus jeunes ? Je pense que les emplois d' avenir ont permis d' atteindre cet objectif . C' est donc gratifiant , c' est gratifiant pour vous , c' est gratifiant pour nous .
Vous êtes 100 , c' est déjà beaucoup , représentant les 100000 emplois d' avenir . Et vous vous êtes exprimés en leur nom . Vous êtes le reflet de ce qu' a été le parcours de ces 100000 jeunes . Souvent l' échec scolaire , parfois les « petits boulots » et toujours l' idée qu' il y a une forme d' exclusion , de discrimination à l' égard des jeunes , à l' égard des jeunes de certains quartiers , à l' égard des jeunes qui n' ont pas forcément fait le parcours habituel .
Les emplois d' avenir c' est donc une chance . Une chance pour vous , une chance pour les employeurs qui vous ont fait confiance et une chance aussi pour la société française .
Alors , les questions que vous avez posées sont les bonnes . Qu' est -ce que l' on va devenir après les emplois d' avenir ? Est -ce que la formation que l' on a reçue va nous permettre de faire ce que l' on a eu envie , à un moment , de réaliser ? Est -ce que l' on va pouvoir donner le meilleur de soi-même , alors même que l' on n' aura plus cette garantie de stabilité qu' offre l' emploi d' avenir , pendant 3 ans ?
Les réponses que l' on peut vous apporter sont les suivantes : la formation , c' est essentiel . Il n' y a pas de possibilité d' avoir un emploi durable s' il n' y a pas une qualification . Cette qualification , elle peut être dispensée à l' école , mais elle peut être trouvée , aussi , hors de l' école : l' apprentissage , les contrats de qualification , les formations , que peuvent apporter les entreprises . Cela fait partie de ce devoir de la société de pouvoir vous offrir toutes les conditions pour réussir votre vie .
Ensuite , la question : qu' est -ce que l' on va devenir après l' emploi d' avenir ? Certains peuvent considérer qu' ils sont déjà dans une phase de pré-recrutement , de pré-sélection . D' autres se dire que , si cela devait se terminer , il ne devrait rien redouter , parce que ce que vous avez eu comme expérience , ce que vous avez pu acquérir comme formation , cela va vous servir au moment d' entrer sur le marché du travail .
Enfin , la question de savoir quel est le destin de chacun d' entre vous . Aujourd'hui , dans l' économie telle qu' elle est , vous allez être obligé de changer de métiers , plusieurs fois . Et ce qui va compter , c' est votre aptitude à disposer de meilleures qualifications pour vous préparer à ces mobilités , à ces changements .
L' emploi d' avenir , ce n' est pas un emploi garanti pour la vie entière . Il faut qu' il y ait l' idée qu' il y a toujours un risque , que rien n' est acquis et qu' il faut se préparer à affronter , y compris , la dureté du monde du travail . Et c' est ce que l' emploi d' avenir vous a aussi donné comme capacité .
Alors , vous avez eu des expériences très différentes : il y a eu des ambulanciers , des jardiniers , des aides-éducateurs sportifs , des assistantes maternelles , des agents d' accueil dans les commissariats , surveillance dans les musées , des opérateurs de voie SNCF , des agents d' exploitations à la RATP . Pleins de métiers et pleins de situations différentes . Et puis , pour beaucoup , vous n' étiez pas prédisposés à être sur la voie de la SNCF , ou être dans l' accueil dans un service de police . Vous avez découvert des situations , et cela vous a ouvert l' esprit .
Il y a également , une grande satisfaction , c' est qu' il y a très peu de ruptures dans les emplois d' avenir . Il y a très peu de jeunes qui disent : « bon , finalement , je me suis trompé , je vais aller voir ailleurs » . Quand ils vont voir ailleurs , c' est qu' ils ont trouvé mieux . Tant mieux , c' est une réussite . Et l' employeur , c' est très rare que lui-même interrompe l' emploi d' avenir , sauf s' il y a du retard , si on n' accepte pas la contrainte ou qu' on ne veut pas participer à l' esprit collectif qu' est toujours une entreprise . Cela c' est donc toujours une très grande satisfaction .
Je voudrais remercier les employeurs , sans lesquels rien n' aurait pu être possible , les missions locales , Pôle-emploi , les collectivités locales , les associations . Tous ceux qui ont permis que vous soyez à un moment embauchés , que vous ayez cette fierté .
Alors , est -ce que l' on a réussi ? D' une certaine façon oui , sur le plan individuel , puisque cela vous a permis d' avoir cette confiance en vous-mêmes . Est -ce que l' on a réussi sur le plan de l' objectif qui était le nôtre , 100000 ? Oui , même si longtemps il y a eu des doutes sur la réalisation de cet objectif . A la fin de l' année 2013 , il y a bien eu 100000 emplois d' avenir qui ont été créés . Et nous voulons aller plus loin et faire qu' il y ait 150000 emplois d' avenir à la fin 2014 , c'est-à-dire 50000 de plus .
Est -ce que l' objectif a été atteint de faire diminuer le chômage des jeunes ? Oui , puisqu'à la fin de l' année 2013 , le chômage des jeunes est tombé-et c' est encore trop haut-à 22 % , il était à 25 % de la population active .
Si l' on veut regarder le chemin parcouru , il y avait un jeune sur quatre qui était au chômage , disons fin 2012 , il y en a maintenant un peu plus d' un sur cinq . Et on se dit que c' est trop . Alors , comment faire pour diminuer encore le chômage des jeunes ?
Il faut sûrement développer les filières de formation professionnelle , faire que l' école puisse offrir des orientations qui correspondent aux besoins des entreprises , avoir davantage d' apprentis , de jeunes en alternance . C' est ce que nous allons faire grâce à la loi qu' a présentée Michel SAPIN , que le Parlement a adoptée et qui va permettre qu' il y ait plus de formations qui soient orientées vers les demandeurs d' emploi , vers les jeunes et vers les personnes sans qualification .
Nous allons réformer la taxe d' apprentissage pour qu' elle puisse être simplifiée , pour qu' il y ait davantage encore d' employeurs qui accueillent des jeunes apprentis .
A cet égard , je lance un appel aux collectivités publiques qui peuvent , elles-aussi , accueillir des apprentis . On pense que l' apprentissage c' est simplement pour le secteur privé . Mais non , dans les collectivités locales , il est possible d' accueillir des apprentis sur un certain nombre de métiers . Nous devons donc tous nous mobiliser , employeurs privés , employeurs publics , pour qu' il y ait plus d' apprentis et qu' il y ait cette alternance entre une formation et une expérience professionnelle .
On fera en sorte aussi qu' il y ait davantage de jeunes qui soient recrutés avec des contrats de génération . Quand je suis arrivé aux responsabilités j' avais deux grandes idées : les emplois d' avenir et les contrats de génération dans le secteur privé .
C' est quoi un contrat de génération ? C' est lorsqu' un employeur embauche un jeune de moins de 25 ans et garde un senior pour servir de tuteur , il y ait une baisse du coût du travail et donc une incitation forte pour les entreprises à faire confiance à un jeune et à garder un senior plus longtemps dans l' entreprise le temps que ce senior puisse se préparer à la retraite .
Le dispositif a marché , mais lentement , puisqu'aujourd'hui on a 20000 contrats de génération , c'est-à-dire que cela concerne 40000 personnes ( jeunes et seniors ) . Nous avons donc simplifié le dispositif , dans le cadre de la loi dont je parlais sur la formation professionnelle : dorénavant , dans les entreprises entre 50 et 300 salariés , il sera possible de on puisse recruter des jeunes en contrat de génération même s' il n' y a pas eu d'accord spécifiques . Tout doit être fait pour que les jeunes puissent avoir un avenir dans les entreprises .
Nous avons aussi conscience que , quelques soient les dispositifs-emplois d' avenir , contrats de génération , contrats aidés , soutiens à la formation professionnelle , développement de l' apprentissage-s'il n' y a pas une reprise de l' activité économique , s' il n' y a pas de croissance , s' il n' y a pas de confiance , il n' y peut pas y avoir une baisse durable du chômage , que ce soit d'ailleurs pour les jeunes ou pour l' ensemble de la population active . Alors c' est l' idée du pacte de responsabilité .
D' une certaine façon les emplois d' avenir , c' était une forme de pacte de responsabilité entre l' Etat et les employeurs du secteur non lucratif , pour que les ces derniers prennent un jeune et leur apportent une formation . L' idée maintenant c' est de lancer un pacte de responsabilité avec l' ensemble des entreprises privées et de leur dire : « on va vous baisser un certain nombre d' obligations , réduire le coût du travail , simplifier des formalités et , en contrepartie , vous allez faciliter l' embauche de jeunes , prendre en compte aussi les difficultés que rencontrent les seniors et améliorer la formation et le dialogue social » . C' est ce que nous sommes en train de nouer comme contrat .
Il y a encore quelques jours les employeurs et une partie des représentants des salariés-3 organisations syndicales-ont signé le pacte . Alors qu' est -ce que doit faire l' Etat ? Il doit baisser le coût du travail . On a déjà introduit un mécanisme qui s' appelle le crédit d' impôt compétitivité emploi , cela représentera 20 milliards en 2015 , on va y ajouter 10 milliards de plus en allègements de cotisations sociales pour faire que ce soit l' équivalent des cotisations que paient les employeurs pour la famille , 30 milliards . A partir de ces 30 milliards d' allègement du coût du travail , les employeurs doivent tout faire , comme je le disais , pour faciliter l' emploi et la qualité de l' emploi et la formation . C' est très important que l' on puisse tous se mobiliser , et dès l' année 2014 , puisqu'il y aura déjà le versement du crédit d' impôt compétitivité emploi dès le mois de mai .
Ce que vous avez montré , c' est aussi cette confiance , qui est indispensable . Il n' y a pas de société qui puisse regarder l' avenir s' il n' y a pas la confiance entre les partenaires , confiance entre les jeunes et le pays . Le pays doit savoir que c' est une chance d' avoir une jeunesse dynamique , c' est une chance d' avoir une démographie importante . On est le pays le plus jeune d' Europe , donc il faut regarder cette réalité avec espoir !
Et puis nous devons nous faire confiance aussi entre entreprises et Etat . Ce n' est pas facile , il y a toujours un soupçon : est -ce que l' Etat ne rajoute pas des contraintes ? Est -ce que les entreprises veulent vraiment créer de l' emploi ? Eh bien il faut se faire confiance pour que ensuite les décisions soient prisent . Il faut que les partenaires sociaux , également , se fassent confiance : qu' il y ait des engagements qui soient pris et qui soient vérifiés , régulièrement .
Est -ce que l' Etat aura versé les allègements du coût du travail qu' il a promis ? Nous sommes prêts à cet exercice de vérité . Et est -ce que les employeurs auront fait les embauches ou les formations , qu' elles ont à un moment promis également dans le pacte de responsabilité . Et quand une société se fait confiance , alors elle avance et vous en êtes ici la démonstration .
Il n' y a pas de fatalité . Quand on a connu l' échec , c' est vrai à titre individuel , c' est vrai à titre collectif , quand on a connu une crise , on n' est pas condamné à vivre dans la crise , on doit en sortir .
Ce sont les premiers moments qui comptent , ce sont les premiers pas qui vont être décisifs . Lorsque vous , vous avez accédé à un emploi d' avenir , dans les premiers jours vous avez eu conscience que vous étiez capable de donner le meilleur de vous-même . C' est pareil pour la croissance et l' emploi . Ce sont les premiers moments qui vont compter . Là on est dans l' année 2014 , il y a une reprise qui s' ébauche , qui s' esquisse . Est -ce que l' on va se mettre dans le mouvement ou on va attendre ? Si on attend , les autres passeront devant nous , si on est les premiers à investir , à embaucher et à prendre nos responsabilités alors la France peut faire la course en tête .
Alors ce pacte de responsabilité , il va connaitre des nouvelles étapes . Là , il y a eu la signature entre les partenaires sociaux . L' Etat va faire connaitre très rapidement-mais j' en ai déjà donné les grandes lignes -les allègements du coût du travail , et puis ensuite il y aura à faire en sorte que les employeurs puissent avoir la visibilité indispensable sur leurs prélèvements et sur les conditions de leurs activités .
L' Etat devra faire des économies , c' est vrai , mais ce que je peux vous assurer , c' est ce que ces économies ne porteront pas sur les dispositifs d' emploi et notamment sur ceux qui sont aujourd'hui orientés vers les jeunes , vers la formation et vers l' éducation .
Je voulais donc vous dire que vous avez donné ce matin beaucoup de fierté . La fierté que vous avez vous-même exprimée par rapport à votre propre activité , à votre propre expérience .
La fierté de pouvoir rassembler des générations différentes , ici , vos tuteurs et vous .
La fierté d' avoir pu mobiliser des employeurs très différents et puis la fierté de montrer qu' il y a toujours un espoir dans chacun d' entre vous , que vous êtes finalement notre plus grande satisfaction , notre plus grande espérance .
Si la jeunesse de France a confiance dans son avenir alors elle emportera la confiance de l' ensemble du pays .
Merci d' avoir cru aux emplois d' avenir et je pense que nous croyons dans la jeunesse de France .
Merci .