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Qui utilise le plus le mot «redresser» ?
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Les thèmes autour du mot «redresser»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
F. Mitterrand - 12 octobre 1981
Entretien télévisé
Ce n' est pas par goût de me distinguer et je ne répugne pas aux grands rassemblements : il est important qu' il y ait parfois liturgie , surtout lorsqu' il s' agit d' affaires nationales .
Mais enfin , ce voyage en Lorraine qui est le premier voyage organisé dans le cadre de ma fonction de Président de la République-première visite qui en annonce d' autres , celle du Premier ministre , celles des membres du Gouvernement , peut-être , sans doute , irai -je dans d' autres régions , au cours de l' année 1982-s'inspire en effet d' une volonté d' aborder les problèmes difficiles qui aujourd'hui assaillent cette région de Lorraine d' une façon pratique , concrète .
J' ai besoin d'abord d' entendre , d' entendre les élus , les responsables de tous ordres , de savoir vraiment comment ils ressentent leurs problèmes et puis aussi quelles sont leurs propositions .
Nous sommes , voyez -vous , décidés-tous autour de moi et moi-même-à engager , dans tous les domaines , le dialogue .
Je n' ai pas dit cela , ce serait peut-être injuste .
En tout cas , pour ce qui me concerne , j' entends d'abord écouter les autres , avant de me prononcer .
Sans doute ai -je connaissance des dossiers , sans doute ai -je , par les membres du Gouvernement , une possibilité de savoir ce qui se passe dans chaque région de France .
J' en suis informé mais , je le répète , rien ne remplace ce contact direct , celui que je suis en train de vivre , comme cela , au cours de ces 2 jours , aujourd'hui et demain , et ce n' est que demain soir que je commencerai à tirer les conclusions de ce voyage .
Bien entendu , je pense que vous avez porté attention au discours qui a été prononcé par monsieur Pierre Mauroy , le Premier ministre , devant l' Assemblée nationale , dans lequel il a développé le plan gouvernemental de lutte pour l' emploi , contre le chômage , l' ensemble des mesures qui sont déjà mises en oeuvre par les différents ministres responsables .
C' est vrai que j' ai fixé la lutte contre le chômage pour objectif principal à l' action du Gouvernement et dès le premier instant-dès lors que ce Gouvernement et le précédent , le premier Gouvernement Mauroy ont été mis en place -la lutte contre le chômage a été pour nous comme une obsession .
Mais il fallait d'abord s' attaquer à des réformes de structures : la décentralisation , c' est une façon pour vous Lorrains , d' examiner vous-mêmes tout ce qu' il est possible de faire sur place , bien entendu pas seuls , aidés par l' Etat et avec le concours de la nation toute entière : c' est un élément très important pour aborder le problème du chômage .
Et puis ensuite l' ensemble des projets touchant à des nationalisations , à la création d' un vaste secteur public , à la possibilité de sociétés nationales d' entraîner l' ensemble de notre industrie , de la restructurer , de la planifier , bref de disposer d' un corps de bataille pour gagner le guerre économique : cela participe de la lutte contre le chômage .
Et puis , toute une série de mesures particulières que vous connaissez .
Mais si on ne les connaît pas , j' aurai l' occasion d' en reparler demain , s' il le faut , à ceux qui m' entendront à Metz , lors de la discussion devant le conseil régional .
Qu' est -ce que vous voulez dire par là ?
Ce que je veux dire , c' est que pour l' instant il n' y a pas du tout de chômage qui soit dû à l' action du Gouvernement de monsieur Pierre Mauroy , absolument pas .
Il y a une situation que nous avons recueillie , comment dirai -je , de plein fouet , au mois de mai , au mois de juin , avec les difficultés monétaires dont nous avions hérité , une situation économique que chacun s' accorde à reconnaître comme délicate , dans le domaine de la sidérurgie en particulier , dans le domaine du textile .
Votre région de ce point de vue a été particulièrement frappée par la crise et par l' absence de solutions dans les années qui ont précédé , et nous , il nous faut traiter tout cela à la fois .
Un certain nombre de dispositions qui auraient dû être prises il y a maintenant quelques mois , ou quelques années font que , aujourd'hui , nous sommes obligés de redresser une situation et on ne la redresse pas d' un coup .
Bien entendu , je demande qu' on m' informe chaque fois qu' une entreprise sera menacée de fermeture .
Le Premier ministre a créé auprès de lui une nouvelle institution , un organisme qui doit lui permettre , avant même qu' il y ait quelque licenciement ici où là en France , d' être informé : est -ce qu' il y a des refus de crédits , est -ce que les banques ont fermé le robinet comme on dit ? est -ce qu' il y a de la mauvaise volonté ou de l' incompréhension administrative ? est -ce que un certain patronat n' a pas compris son devoir ? est -ce que vraiment il est impossible de faire autrement ? Cet examen sera fait au niveau gouvernemental chaque fois qu' il y aura menace de fermeture .
Et j' applique ce raisonnement aussi bien aux mines de fer .
Et je pense que dans la proposition qui est la mienne , ce voyage en Lorraine ne sera pas inutile dans la façon d' aborder le problème des mineurs .
Non , vous savez le plan que j' ai développé comme candidat , que j' entends mettre en oeuvre comme Président , vise d' une part à maintenir un volant important de nucléaire , j' ai toujours dit cela pendant toute ma campagne .
J' ai demandé simplement qu' il y ait une pause pour que le Gouvernement ait le temps de réfléchir et de mettre ensuite un programme à la disposition de l' Assemblée nationale : c' est ce qu' il fait , c' est ce qu' il a fait les jours précédents .
Mais , il y a un certain volant de nucléaire qui permet d' assurer l' indépendance énergétique de la France .
D' autre part le réveil de ce qu' on appelle les énergies traditionnelles , en particulier le charbon .
Ces énergies traditionnelles peuvent être aujourd'hui réveillées par des moyens audacieusement modernes : il y a des techniques modernes qui doivent être mises à la disposition de la Lorraine .
j' ai également fait état-naturellement , ça tombe sous le sens-de ce que l' on appelle les énergies renouvelables , ou les énergies nouvelles et , à cet égard , j' entends doubler , peut-être même tripler la mise par rapport aux propositions des gouvernements précédents .
Et enfin , je veux engager une audacieuse politique d' économie d' énergie .
Ce sont ces quatre éléments qui permettront à la France d' assurer son indépendance énergétique .
Alors l' élément nucléaire naturellement est primordial .
Vous m' avez parlé de Cattenom , l' aspect le plus original des décisions gouvernementales est celui -ci : désormais les élus locaux , les gens qui vivent sur place , représentés par leurs élus diront leur mot -les conseillers municipaux , la commune , le canton , le voisinage , seront consultés -ils diront leurs raisons , il s' expliqueront et de même les conseils généraux , les conseils régionaux , les assemblées de toutes sortes .
Ce qui fera que si le Gouvernement doit , en fin de compte , décider , selon l' idée qu' il se fait de l' intérêt national , ce sera généralement avec le consentement populaire , en tout cas le consentement des élus dont le devoir est d' interpréter justement la volonté populaire .
Et s' il arrive dans certains cas où le devoir national s' impose , eh bien le Gouvernement prendra ses responsabilités , ce sera l' exception .
Et pour Cattenom nous entendons procéder de cette façon .
diable ! je n' ai pas relevé , peut-être ai -je été moins attentif que vous-c'est bien normal-aux relations entre le Nord et la Lorraine .
Ce que je peux vous dire , c' est que pour toutes les mesures d' accompagnement de la production charbonnière et , notamment , pour la structuration du cadre de vie des zones minières , j' ai précisément déjà décidé d' intervenir de telle sorte que la Lorraine dispose de son dû .
Et à cet égard sans rien retirer bien entendu à la région du Nord qui a tant de besoins , je crois qu' il est nécessaire de rétablir un certain équilibre .
Cela sera fait .
eh bien , on se dit qu' il était temps que nous arrivions .
On se dit que si cela avait dû continuer comme ça , où en serait -on l' année prochaine ? Et l' on se dit quel travail devant nous , quelle responsabilité ! mériter la confiance des Français , la justifier et redresser l' économie française , ce qui est un facteur essentiel de notre indépendance nationale , oui c' est une immense tâche fort difficile : voilà ce que l' on se dit .
Mais je me sens , avec ceux qui m' entourent , tout à fait disponible pour m' attaquer avec énergie au problème de la sidérurgie -on l' a déjà fait , c' est bien commencé-au problème du textile -on l' a déjà fait , c' est bien commencé , et je m' en expliquais ce matin à Epinal et à Saint-Dié-et ainsi de suite .
L' ensemble des industries de cette région sont frappées mais ne sont pas frappées à mort : il y a suffisamment de réserves et de chance .
Et alors c' est vers les Lorrains que je me tourne et je dis avec celles et ceux qui vivent dans ce pays : " tous les espoirs sont permis " parce que ils ont la volonté et la capacité .
à nous bien entendu , à l' Etat de mettre les moyens à la disposition de tous ceux qui veulent redresser la Lorraine et redresser la France .