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Extraits statistiques basés sur le vocabulaire spécifique du discours
Qui utilise le plus le mot «énergie» ?
Distribution statistique du mot chez l'ensemble des locuteurs du corpus.
Les thèmes autour du mot «énergie»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
G. Pompidou - 12 mai 1971
Discours pour le xxv anniversaire d'edf-gdf
( . ) Il nous appartient de concevoir une politique de l' énergie , politique d'autant plus importante pour la France que nos ressources propres sont modestes et sans commune mesure avec nos besoins . C' est d'ailleurs un trait commun des pays de l' Europe occidentale : cette région du monde ne dispose par exemple que de 1 à deux % des réserves pétrolières connues alors que le Proche-Orient et l' Afrique en recèlent 70 % . Une telle distorsion entre la production et l' utilisation constitue un des problèmes majeurs du monde . Les crises récentes l' ont montré clairement . Sans doute , la fermeture du canal de Suez a -t-elle joué un rôle déterminant dans l' immédiat , mais le problème de fond demeure et appellera sans aucun doute des solutions nouvelles dans les années à venir . La France pour sa part y est prête , comme elle l' a montré et le montrera dans ses rapports non seulement avec différents pays du Proche-Orient , mais aussi avec tous ceux où nous développons nos recherches . Même si des difficultés spécifiques avec l' Algérie ont momentanément quelque peu masqué les données permanentes de notre politique , celle -ci , claire et bien souvent affirmée , garde pour objet d' assurer notre indépendance économique sans porter , bien entendu , en rien , atteinte à l' indépendance d' autrui .
La recherche de cet objectif nous impose une double diversification .
Tout d'abord , et compte tenu du fait que pendant au moins une quinzaine d' années encore le pétrole et le gaz naturel garderont la toute première place dans notre alimentation énergétique , nous devons diversifier nos sources d' approvisionnement . C' est ce qui est entrepris , tant dans les efforts de recherche menés par nos deux grands groupes pétroliers que par les contrats d' achat passés ou en discussion ou encore par des accords d' Etat à Etat . Gaz de France en ce domaine doit avoir une politique résolument dynamique .
En second lieu , nous avons décidé d' accélérer notre programme d' utilisation de l' énergie nucléaire , considéré comme un facteur important d' indépendance énergétique . En effet , nous disposons en France même de ressources en uranium non négligeables et les accords passés notamment , mais pas uniquement , avec différents pays de l' Afrique francophone garantissent notre approvisionnement . L' utilisation des techniques actuellement au point et que nos sociétés vont pouvoir assimiler complètement en peu d' années permet d' ores et déjà à l' énergie nucléaire d' être compétitive , compte tenu surtout de l' augmentation du prix des produits pétroliers . De plus , le succès prévisible des surrégénérateurs , technique dans laquelle nous sommes , grâce au Commissariat à l' énergie atomique , au premier rang de la recherche mondiale , ne pourra qu' accentuer encore le rôle de cette forme d' énergie . Un accord prometteur en ce domaine vient d' être passé avec l' Allemagne .
Comme on le voit , une vue à long terme inspire notre politique . En matière énergétique , plus qu' ailleurs peut-être , c' est une nécessité . Nous savons que les besoins en énergie continueront à croître à un taux rapide . Nous savons qu' il faut quatre à 5 ans pour construire une centrale électrique dont la durée d' utilisation dépasse trente années . Nous savons que les réseaux électriques et les canalisations de gaz sont capables de fonctionner pendant plusieurs-dizaines d' années . Nous savons que les délais ne sont pas moindres pour les utilisateurs : n' aura -t-il pas fallu une vingtaine d' années pour que le processus d' électrification et de diésélisation des chemins de fer soit mené à terme ? Cette politique à vue lointaine s' impose donc particulièrement à Electricité de France et je me félicite que sa direction en ait une claire conscience . Pour les usagers , la relève des combustibles par l' électricité est dans l' ordre des choses car sur le plan de la consommation elle peut devenir la forme d' énergie susceptible de répondre à la totalité des besoins et sur le plan de la production elle est capable de mobiliser toutes sources d' énergie , aussi bien les combustibles que les ressources ces indéfinies de l' atome . La même politique s' impose à Gaz de France dont je rappelais les perspectives que lui ouvre le caractère international du marché du gaz naturel .