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Qui utilise le plus le mot «soviétique» ?
Distribution statistique du mot chez l'ensemble des locuteurs du corpus.
Les thèmes autour du mot «soviétique»
Analyse multi-couches
de la cooccurrence autour du mot choisi dans le discours du qui
G. Pompidou - 13 mars 1974
Déclaration à la presse à l'issue de la rencontre avec brejnev en géorgie
Eh bien , mesdames et messieurs , me voici sur le départ après une rencontre qui a été brève mais riche d' entretiens et placée , comme on l' a déjà dit , sous le signe de l' amitié naturellement , de la confiance et de l' estime réciproques , de la franchise et du réalisme . Autrement dit nous n' avons pas hésité à évoquer les sujets les plus difficiles et à échanger très librement nos idées . Cette rencontre se situait , vous le savez , dans le cadre de ces rencontres sans aucune formalité , sans aucun protocole , comme nous en avons l' habitude et comme il y en aura d' autres , nous nous le sommes promis , à des intervalles qui n' ont pas à être fixés d' avance et qui dépendront des circonstances . Dans ce genre de rencontres et entre Leonid Ilitch Brejnev et moi - même les détails ont été fort peu évoqués . le parlais au nom de la France et uniquement de la France , n' ayant pas qualité pour engager qui que ce soit d' autre et ayant néanmoins le souci naturellement de rester fidèle à nos amitiés européennes et autres , de même d' ailleurs que monsieur Brejnev parlait dans le même esprit au nom de l' Union soviétique .
Nous avons accordé une part importante aux relations directes bilatérales sur le plan politique , qu' il s' agisse des consultations , des concertations , des positions à harmoniser ou à prendre en commun , dans telle ou telle circonstance , du développement de la coopération dans le domaine économique , technique et scientifique en particulier . je dois dire que ce n' est pas dans ce cadre que nous pouvions régler les questions , mais que sur les domaines où nous entendons poursuivre cette coopération , sur l' importance accrue que nous entendons lui donner , nous avons fait preuve l' un et l' autre d' optimisme et de volonté dans le cadre de ce réalisme dont je parlais tout à l' heure . Et cela se verra .
Et puis naturellement , nous avons parlé du reste , avec un grand " R " , c' est - à - dire des affaires européennes , des affaires mondiales , du Proche - Orient . je pourrais épiloguer , mais comme je le répète , je ne tiens pas de conférence de presse : je veux simplement vous donner quelques indications . Si nous avons parlé du Proche - Orient - et nos ministres des Affaires étrangères monsieur Gromyko et monsieur Iobert en ont parlé longuement - si nous avons parlé de différents problèmes et en particulier de l' attitude que nous prendrions les uns et les autres lors , par exemple , de la prochaine réunion de l' Assemblée générale des Nations - Unies , c' est à la Conférence de sécurité et de coopération en Europe que nous avons consacré finalement le plus de temps . Nous sommes tombés d' accord sur un certain nombre de points et de principes .
Tout d' abord nous avons constaté qu' à l' heure actuelle les choses traînaient comme toujours , à partir du moment où l' on veut entrer dans le détail et où chacun apporte son idée et quelquefois son ours , je ne parle pas de l' ours soviétique , je parle de l' ours du proverbe français . Nous ne pensons pas que cette Conférence ait pour but de régler tous les détails , nous pensons même qu' il y a lieu de déblayer un peu la route . Nous nous proposons chacun de notre côté d' y aider , soit directement , soit , en ce qui concerne la France , par l' action qu' elle pourra mener au sein de la Communauté économique européenne et auprès de ses partenaires . Nous avons évoqué deux ou trois sujets généraux qui sont litigieux , il m' a semblé qu' au fond des solutions pouvaient être trouvées , et que c' était souvent une question de formulation . Alors nous allons chercher les mots et les formules qui conviennent entre nous et avec les autres et , si tout le monde y met du sien , cette difficulté ou ces difficultés seront franchies . En tout cas l' Union soviétique et la France , la France et l' Union soviétique ont affirmé leur volonté de tout faire pour la franchir ou pour les franchir . Vous savez , ce n' est un mystère pour personne que l' Union soviétique a fait des propositions en ce qui concerne la troisième étape , le niveau de cette étape . Sur ce point , j' ai confirmé au secrétaire général du parti communiste de l' Union soviétique que la position de la France n' était pas ce qu' on disait , c' est - à - dire obstinément négative , qu' elle dépendait simplement des résultats qui seraient obtenus . Ou bien il apparaîtrait que les travaux préliminaires et les documents établis feraient du document final une simple ouverture vers la coopération , ou bien , au contraire , ce document final marquerait quelque chose d' important , de décisif , en tout cas de significatif dans l' histoire de l' Europe . C' est en fonction de cela que la position de la France sera fixée définitivement . Les deux pays sont décidés à tout faire pour qu' un consensus général s' établisse sur des idées et des principes nets , importants , et qui soient une large contribution non seulement à la détente telle qu' elle s' est réalisée ou telle qu' elle continue de se développer mais à l' établissement d' une paix durable sur notre continent . Aucun pays n' y est plus intéressé que la France , je n' ai pas besoin de vous le dire .
Voilà , mesdames et messieurs , l' essentiel de ce que je veux vous dire aujourd'hui . je n' ai pas cherché à être énigmatique . je ne doute pas néanmoins que vous ferez de l' exégèse . Ce que je souhaite , c' est que vous sentiez que , au cours de cette rencontre , nous sommes convenus que la coopération et l' amitié entre la France et l' Union soviétique ( telle qu' elle résulte de l' histoire , de la géographie , de l' action du général de Gaulle et de l' action qui a été poursuivie depuis et par les dirigeants soviétiques et par nous - mêmes ) , que cette politique de coopération ira en s' étendant et en s' affermissant pour , je crois , la satisfaction de nos opinions publiques et pour la stabilité en Europe tout entière . J' ajoute que monsieur Brejnev m' a invité à faire une nouvelle visite officielle en Union soviétique et que , bien entendu , je n' en ai pas repoussé le principe tout en répondant - et il a bien voulu convenir que c' était naturel - qu' il n' était pas possible d' en fixer le moment .
Il n' en est pas moins vrai que je garderai un souvenir particulier de ce séjour en Géorgie et , pour une fois , et peut-être d' ailleurs pour d' autres , enfin pour une fois , je ne pense pas que vous ayez eu vous - mêmes à vous plaindre de l' endroit où vous étiez conviés , compte tenu de la beauté du cadre et des charmes de l' hospitalité géorgienne .
Je vous remercie , mesdames et messieurs .